Paulo Portas © Reuters

Le Portugal maintient ses visas « dorés » malgré une affaire de corruption

Le vice-Premier ministre portugais Paulo Portas a défendu jeudi l’attribution de visas « dorés » aux investisseurs étrangers, un dispositif mis en cause par l’opposition après le scandale de corruption impliquant plusieurs hauts responsables du pays

« Mettre fin à ce programme serait une erreur dont profiteraient immédiatement d’autres pays qui sont nos concurrents dans ce secteur », a déclaré M. Portas lors d’une audition au Parlement. « Rien qu’au sein de l’Union européenne, il existe une quinzaine de pays dotés de règles d’autorisation de résidence liées à l’investissement similaires ou comparables à la nôtre », a fait valoir le chef du parti conservateur CDS-PP, partenaire minoritaire de la coalition gouvernementale de droite.

Depuis leur création en octobre 2012, les visas « dorés » ont attiré des investissements d’un montant global de 1,107 milliard d’euros et rapporté des recettes fiscales de 105 millions d’euros, a assuré le vice-Premier ministre dont le pays est sorti en mai dernier d’un plan de sauvetage financier international. « Je ne pense pas que le Portugal soit en mesure de jeter par la fenêtre un investissement de cette importance », a souligné M. Portas en ajoutant toutefois que le gouvernement était prêt à « améliorer et perfectionner » le dispositif. Les visas « dorés » sont des permis de résidence spéciaux accordés à des investisseurs étrangers qui achètent un bien immobilier pour 500.000 euros, qui réalisent un transfert de capitaux d’un million d’euros ou qui créent dix postes de travail. Leurs titulaires, en majorité des investisseurs chinois, mais aussi brésiliens, russes ou encore sud-africains, doivent résider au Portugal sept jours par an pour pouvoir circuler librement dans l’espace Schengen. La police portugaise avait arrêté jeudi onze personnes, dont trois Chinois, le chef de la police des frontières et deux autres hauts responsables de l’administration publique, dans le cadre d’un vaste coup de filet. Cinq des suspects ont été placés en détention provisoire dans le cadre de cette affaire, qui a en outre provoqué la démission du ministre de l’Intérieur Miguel Macedo.

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