© Epa

Le porte-parole de la RDC exaspéré par l’attitude de la classe politique belge

Les relations « de colonisateur à colonisé, c’est terminé! « , a déclaré mardi le porte-parole du gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) à l’adresse des hommes politiques belges, dont le Premier ministre Yves Leterme, après des polémiques autour du voyage récent du roi Albert II à Kinshasa.

Deux semaines après la visite au Congo du couple royal pour le cinquantenaire de l’indépendance de l’ex-colonie belge, le ministre de la Communication, Lambert Mende Omalanga, a qualifié d' »inadmissible » « l’attitude de la classe politique belge à considérer les problèmes congolais comme des affaires intérieures de leur pays ».

« Débat surréaliste » sur « l’opportunité » pour le roi de répondre à l’invitation du président Joseph Kabila, « très bizarre affaire d’une invitation purement imaginaire de militaires belges à défiler à Kinshasa », « délectation chez les uns » après l’annonce que le roi ne ferait aucun discours, « acrimonie chez les autres » car il aurait « dû admonester le ‘mauvais élève’ congolais », a énuméré le ministre lors d’une conférence de presse largement consacrée à la « campagne menée en Belgique.

M. Mende a aussi dénoncé le « persiflage » du Premier ministre belge Yves Leterme, venu à Kinshasa avec Albert II, la reine Paola et qui avait critiqué l’argent dépensé pour l’impressionnant défilé de l’armée congolaise le 30 juin, au regard de la « misère » des Congolais.

« Comme si plus aucune misère n’existait dans son propre pays avant qu’il (M. Leterme) n’embarque dans un vol spécial Bruxelles-Kinshasa et retour, dont le coût est tout sauf bon marché », a ironisé M. Mende.

Au sujet de la dernière polémique sur les diamants offerts à la reine Paola par l’épouse du président Kabila, Olive Lembe Di Sita, le ministre, qui a confirmé ce « cadeau privé », a évoqué « une campagne de décrédibilisassions des institutions congolaises ». « Il faut démontrer que c’est une république bananière, ou rien ne se passe selon les normes, où l’on passe le temps à gaver les visiteurs de cadeaux, de diamants de sang, de diamants trafiqués », a-t-il ironisé.

« Il n’y a pas de crise (entre la RDC et la Belgique), il y a une mise en garde, une manifestation d’un ras-le-bol. Nous voulons d’autres types de relations (…) Les relations de colonisateur à colonisé c’est terminé (…) Nous sommes partenaires, nous voulons être traités avec le respect que l’on doit à un partenaire, même lorsqu’on veut lui dire quelque chose », a-t-il conclu.

« Nous avons été extrêmement déçus par cette campagne », a par la suite ajouté M. Mende, interrogé par l’agence Belga depuis Bruxelles. »Nous n’avons pas compris que cette invitation (adressée au souverain belge par M. Kabila) puisse donner lieu à cette avalanche de propos désobligeants » de la part de la classe politique, tant les gens au pouvoir que de l’opposition et dans les médias, a poursuivi le ministre.

Il s’est aussi étonné que l’on ait accusé un chef d’Etat (M. Kabila) de « trafic de diamants du sang », dans une allusion à la polémique née de la révélation du cadeau de Mme Kabila – un collier, un bracelet et des boucles d’oreilles – à la reine Paola par le journal ‘La Dernière Heure’ mardi dernier.

Levif.be avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire