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Le pompage du Costa Concordia débute

Le navire échoué en Italie renferme dans ses entrailles divers produits, dont des détergents et solvants, qui commencent à se déverser en mer. Le bilan provisoire s’élève à 15 morts.

Avec deux nouveaux corps retrouvés dans l’épave du Concordia, le bilan provisoire est porté à 15 morts, dix jours après le naufrage. Le pompage du carburant doit commencer ce mardi.

« Nous avons découvert les corps de deux femmes sur le pont numéro 4, près du café internet. Ceci porte le bilan des morts à 15 », a annoncé, lundi 24 janvier, le commissaire du gouvernement en charge de la catastrophe, Franco Gabrielli, après l’ouverture de nouvelles brèches par la marine de guerre.

L’une des deux disparues retrouvée lundi est une Italienne originaire du sud du pays, a indiqué le maire de sa ville.
Les recherches de disparus -il en reste 17- « continueront aussi longtemps que ce sera possible », a promis Franco Gabrielli. Un navire océanographique doté de caméras à haute résolution doit arriver pour explorer le fond marin à la recherche de corps éventuellement bloqués sous le Concordia.

L’exploration progresse lentement à cause de la taille gigantesque du navire, long comme trois stades de football et haut comme un immeuble de 20 étages.

« Il n’y a pas de risque qu’il glisse vers les hauts fonds »

Le Concordia renferme aussi dans ses entrailles divers produits, dont des détergents et solvants, qui commencent à se déverser en mer. Pour le moment, selon Gabrielli, cette forme de pollution n’est pas préoccupante.

Une tâche d’huile d’environ 200 sur 300 mètres a été aperçue dans l’après-midi non loin du navire et les spécialistes de l’environnement pensent qu’après avoir coulé sur le fond lors du naufrage, l’huile serait remontée à la surface portée par des courants. Des analyses sont en cours pour déterminer la nature exacte de cette huile.

Après plusieurs jours de suspense, Franco Gabrielli a donné le feu vert tant attendu au démarrage du pompage des 2380 tonnes de mazout que renferme le navire. Selon lui, cette opération et la recherche des disparus sont « absolument compatibles ».

Le navire est « stable », « il n’y a pas de risque qu’il glisse vers les hauts fonds », ce qui « permet d’agir sur les deux fronts », a précisé Fanco Gabrielli.

L’opération devrait durer « 28 jours sans interruption », selon l’amiral Ilarione Dell’Anna, un responsable des opérations. Pas question de remettre à flots le navire ou de le dépecer avant d’avoir fini de vider les cuves.

Le navire a été entouré de 8 km de bouées absorbantes pour parer à toute fuite au moment du pompage. A terre, 130 volontaires vont être entraînés à faire face à une hypothétique marée noire sur cette île touristique, qui est aussi une réserve naturelle.

La légèreté du capitaine continue d’étonner

L’enquête se concentre toujours sur le commandant de bord, Francesco Schettino.

Peu avant d’être arrêté après le naufrage, il aurait rencontré dans son hôtel, une « élégante femme blonde », à qui il aurait remis son ordinateur personnel. Selon les médias, ce serait une avocate liée à la société propriétaire, Costa Crociere, mais la compagnie a démenti « catégoriquement » s’être fait remettre « quoi que ce soit par Schettino » après le naufrage.

Par ailleurs la légèreté du capitaine au moment de l’accident continuait à susciter des interrogations.

Quand le bateau géant est allé heurter un récif, il se trouvait sur la passerelle avec sept autres personnes, dont certaines qui n’auraient pas dû y être, comme le maître d’hôtel Antonello Tievoli ou le commissaire de bord Manrico Giampedroni, selon le témoignage d’un officier présent sur les lieux.

Le petit groupe aurait échangé des plaisanteries, l’empêchant de se concentrer, alors que le navire allait trop vite (15 noeuds). Par la suite, malgré la gravité de l’accident, Schettino serait allé brièvement dans sa cabine.

Les médias insistaient aussi sur le fait que « l’inchino », le salut du bateau à la côte, aurait été prévu et autorisé par Costa avant le départ du bateau de Civitavecchia, ce que la compagnie nie depuis le début.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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