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Le point sur les purges en Turquie

Le Vif

Près de 16.000 personnes en garde à vue, environ 50.000 limogées: après le putsch raté du 15 juillet, le pouvoir islamo-conservateur du président turc Recep Tayyip Erdogan n’en finit pas de purger de larges secteurs de la société, armée et médias en tête.

Ankara a intensifié ces derniers jours « le grand ménage » destiné à mettre hors jeu les partisans du prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis, que le pouvoir accuse d’avoir fomenté le coup d’Etat, ce que réfute fermement l’ex-imam.

Morts dans le coup d’Etat

Selon les autorités, la tentative de coup d’Etat s’est soldée par la mort de 179 civils, 62 policiers et cinq soldats, soit un total de 246 personnes.

Toujours selon la même source, 24 putschistes ont en outre été tués, ce qui porte le nombre total à 270 morts.

Près de 16.000 gardes à vue

A ce jour, 15.846 personnes ont été placées en garde à vue, selon un bilan publié mercredi par le ministre de l’Intérieur Efkan Ala.

Ce chiffre comprend 10.012 soldats, 2.901 policiers et 2.167 juges et procureurs.

Selon le ministre de l’Intérieur, 8.113 des personnes en garde à vue ont été placées en détention préventive en attendant leur procès.

Ce chiffre comprend 5.266 soldats, 1.019 policiers ainsi que 1.684 juges et procureurs.

La garde à vue a été prolongée de 4 à 30 jours maximum sous l’état d’urgence.

Plus de 50.000 personnes limogées

Selon l’agence de presse progouvernementale Anadolu, 51.322 fonctionnaires ont été démis de leurs fonctions, la plupart – 42.767 – dans le secteur de l’éducation, personnels enseignant et administratif confondus.

Des centaines de personnes ont également été limogées dans les principaux ministères.

Le gouvernement a en outre exigé la démission de presque 1.600 doyens d’universités publiques ou privées.

Quelque 21.000 personnes travaillant dans le secteur éducatif privé devraient voir leurs licences révoquées.

Dans l’armée

Cent quarante-neuf généraux et amiraux ont été exclus de l’armée pour leur « complicité dans la tentative de coup d’Etat », selon un décret officiel.

Parmi eux, 87 hauts gradés de l’armée de terre, 30 de l’armée de l’air et 32 de la marine. En outre 1.099 officiers ont été exclus pour cause d’indignité.

Au moins 178 généraux ont été placés en garde à vue –soit environ la moitié des 358 généraux que compte la Turquie– et 151 sont d’ores en détention préventive.

Selon les médias d’Etat, l’ancien chef de l’armée de l’air, le général Akin Ozturk, ainsi que l’ancien commandant de la Seconde armée, le général Adem Huduti, figurent parmi les principaux haut-gradés détenus.

Dans les médias

Les autorités ont ordonné la fermeture de trois agences de presse, 16 stations de télévision, 23 stations de radio, 45 journaux, 15 magazines et 29 maisons d’édition, en vertu de l’état d’urgence.

Parmi ces interdictions figurent plusieurs titres nationaux, notamment l’agence de presse Cihan et le quotidien d’opposition Taraf.

Le régime islamo-conservateur a en outre lancé en début de semaine des mandats d’arrêt contre 42 journalistes et mercredi contre 47 membres de l’ancienne équipe du journal Zaman, pro-Gülen jusqu’à sa remise au pas en mars.

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