Le pirate et son otage se prennent en photo © Twitter

Le pirate de l’air qui voulait voir son ex-femme

Le Vif

Retour sur le rocambolesque détournement d’un avion de ligne égyptien. Pendant six heures, l’homme va tenir en haleine les autorités avant de se rendre. Ce n’était pas un terroriste, juste un homme qui voulait voir sa femme. Ou un imbécile comme le dira un ministre égyptien.

L’histoire a tout d’une farce. Pourtant elle n’a pas fait rire grand monde dans un premier temps. Dans le contexte tendu des attentats de Bruxelles et à peine cinq mois après qu’un Airbus A-321 russe se soit crashé dans le Sinaï égyptien peu après son décollage de Charm el-Cheikh (un attentat qui a fait 224 morts), beaucoup ont imaginé qu’il s’agissait d’un nouvel acte terroriste.

Détournement

L’Airbus A 320 de la compagnie nationale EgyptAir décolle à 6h36 de l’aéroport de Borg al-Arab, non loin d’Alexandrie. Le vol est censé durer 28 minutes. Il y a à bord 55 passagers et 7 membres d’équipage. Problème, 54 minutes plus tard l’avion n’a toujours pas atterri. La tour de contrôle de Larnaca, à 500 km des côtes égyptiennes à Chypre, reçoit alors un appel qui stipule que l’Airbus A320 est détourné par un pirate de l’air et qu’il se dirige vers l’Europe.

La prise d’otage était dans un premier temps relativement discrète puisqu’un passager néerlandais a témoigné « n’avoir rien vu et rien entendu » durant le détournement. « Nous n’avons pas eu d’information (…) et soudain nous avons atterri à Larnaca ».

L’avion est donc autorisé à se poser à Larnaca et une cellule de crise est mise en place. La nouvelle du détournement d’un avion par un pirate de l’air va rapidement être repris par les médias du monde.

Tout le monde craint alors un acte terroriste d’autant plus que l’homme a fait croire qu’il portait une ceinture d’explosif. Très vite, pourtant, la plupart des otages sont libérés. Seuls restent à bord le preneur d’otage, quatre étrangers et le personnel de bord.

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Dès les premières négociations, les autorités se rendent compte que Seif al-Din Mohamed Mostafa, 58 ans, n’est pas un terroriste, mais bien une personne psychologiquement instable et qui agit pour des motifs personnels. Ses demandes n’étaient « pas assez logiques pour être prises au sérieux », a ajouté le ministre des Affaires étrangères, Ioannis Kasoulides.

Le pirate de l’air a en particulier exigé que son ex-épouse vienne à l’aéroport. S’il a détourné l’avion, c’est surtout pour remettre une lettre à son ex-femme, une Chypriote avec qui il a eu plusieurs enfants et qui vit à une quinzaine de kilomètres de l’aéroport.

Celle-ci viendra à l’aéroport récupérer le document de plusieurs pages que le pirate aura au préalable tendu à une policière par la porte de l’avion.

Le document, écrit en arabe, est en cours de traduction par la police.

Cette motivation saugrenue fera dire au ministre des Affaires étrangères égyptien « Ce n’est pas un terroriste, c’est un imbécile. Les terroristes sont fous, mais ils ne sont pas stupides. Ce gars-là l’est. » Au point de poser pour un selfie comme le montre le tweet ci-dessous.

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L’otage dira que c’était pour pouvoir approcher le terroriste et vérifier que la ceinture d’explosif était bien fausse.

Le pirate de l’air a ensuite « menacé de se faire exploser si nous ne ravitaillions pas en fuel l’avion afin de lui permettre de redécoller de Chypre pour Istanbul », a raconté M. Kasoulides.

« Lorsqu’il a réalisé qu’il n’y avait pas beaucoup de chances pour que ses demandes soient satisfaites, il a autorisé les deux passagers britanniques encore présents dans l’avion à descendre, puis il est sorti et a tenté de courir avant d’être attrapé » sur le tarmac, a-t-il ajouté.

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L’une des dernières personnes à quitter l’avion, probablement un membre de l’équipage, est acrobatiquement passée par un hublot du cockpit pour s’échapper.

Pas d’explosifs

La « ceinture d’explosif » que portait le pirate était en réalité composée « d’étuis de téléphone qui donnaient l’impression, ou voulaient donner l’impression qu’il s’agissait d’explosifs », a précisé M. Kasoulides. Il n’avait en réalité pas la moindre trace d’explosif sur lui.

Seif al-Din Mohamed Mostafa a vécu à Chypre jusqu’en 1994. Dans le passé, il a été emprisonné pour différents délits, notamment de trafics de drogue, selon un responsable policier égyptien. La police a indiqué au tribunal que l’homme pourrait être inculpé pour détournement, enlèvement de personnes avec le but de les conduire vers une destination inconnue, comportement menaçant et d’autres actes qui violent la loi antiterroriste. L’Égyptien n’a pas été interrogé par le tribunal, mais il a fait le « v » de la victoire devant les journalistes à l’issue de l’audience, alors qu’il partait dans une voiture de police.

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