Francisco Nicolás Gómez Iglesias, alias le petit Nicolas © Capture d'écran You Tube

Le petit Nicolas, ce mythomane fantasque qui secoue l’Espagne

Muriel Lefevre

Le petit Nicolas est de retour. Ce sobriquet, donné par les médias, désigne un escroc au visage d’ange dont les frasques secouent la presse ibérique. Bien plus que sa mise au secret durant un mois, ce sont ses sorties fracassantes des derniers jours qui le remettent au centre de toutes les attentions. Retour sur ce personnage intriguant.

Ce jeune espagnol de 20 ans est accusé d’escroqueries pour le moins loufoques. Cet étudiant en droit, à l’immense culot, aurait été, selon ses dires, agent secret et proche de la famille royale. Le fait qu’il semblait bien introduit dans les hauts cercles espagnols ne l’empêchera pas d’être arrêté au mois d’octobre. Il disparait alors durant un mois avant de réapparaitre ces derniers jours dans les médias espagnols en accordant des interviews à la télé et dans le très sérieux El Mundo.

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Pourtant, Francisco Nicolás Gómez Iglesias de son vrai nom, n’a pas vraiment de quoi pavoiser puisqu’il est tout de même incarcéré pour « escroquerie et usage de faux et usurpation de fonctions officielles ».

Révélations croustillantes

Mais la modestie ne semble pas faire partie des qualités du jeune homme. Un mois après cette incarcération qui, de son propre aveu, il a du mal à comprendre, le petit Nicolas fait miroiter de croustillantes révélations, notamment sur la famille royale. Il est vrai qu’il se dit proche du roi Juan Carlos. Si proche que ce dernier l’appellerait et lui enverrait des SMS. Cette prétendue proximité lui aurait également permis de connaître des informations susceptibles d’ébranler l’état. Rien que ça.

Si ces allégations semblent pour le moins farfelues, Francisco Nicolás Gómez Iglesias a quand même réussi à s’introduire dans les plus hautes sphères espagnoles grâce à d’énormes mensonges et une réelle précocité. A 15 ans il était déjà membre d’un think tank du Parti populaire alors au pouvoir. Rapidement, il déjeune avec de hauts dignitaires tels que Rodrigo Rato (ancien patron du FMI) ou encore Cañete (actuel commissaire européen). Il se présente aussi sous des fausses identités et se fait passer pour un représentant du gouvernement, puis pour un employé des services secrets. Pour beaucoup de ses interlocuteurs, il semblait crédible. Il profite alors des voitures de l’état et des repas officiels. Le pompon étant sa participation à la cérémonie de couronnement du nouveau roi Felipe VI, en juin dernier, où on le voit même serrer la main du nouveau roi.

L’affaire prend une telle ampleur que la maison royale, le vice premier, le bourgmestre de Madrid et même les services secrets espagnols ont dû publier des démentis pour étouffer le scandale. Des démentis qui disaient en substance : non, le petit Nicolas n’a jamais reçu de protection policière, ni de voitures, ni de voyages. Il n’était pas non plus un bâtard ou le neveu de l’un ou l’autre.

Malgré l’évident fatras de foutaises, ce qui intrigue les commentateurs c’est qu’il existe des preuves selon De Morgen pour démontrer que le jeune homme était réellement bien introduit. De quoi soulever le doute dans un pays où l’élite est régulièrement secouée par des affaires de corruptions. Le petit Nicolas n’aura, quoiqu’il arrive, pas perdu son temps puisque ces interviews lui auraient déjà rapporté plus de 100.000 euros.

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