Martin Schulz © Reuters

Le Parlement européen s’offusque de son rôle secondaire dans la négociation

Le Parlement européen a une nouvelle fois déploré vendredi la place secondaire qui lui est réservée dans les négociations à venir du Brexit, faisant même planer la menace de mettre son veto au résultat final des tractations entre Londres et l’UE.

« La participation du Parlement européen n’est pas satisfaisante », a regretté vendredi son président, le social-démocrate Martin Schulz, critiquant les conclusions « décevantes » sur ce point du sommet européen de la veille à Bruxelles.

Avant l’adoption de ces conclusions, M. Schulz avait prevénu que les eurodéputés « pourraient ne pas être en mesure de donner leur approbation » s’ils s’estimaient écartés de la négociation, rappelant que leur feu vert était indispensable à l’accord de retrait qui sera négocié avec le Royaume-Uni.

« Le Parlement européen aura le dernier mot », a également averti vendredi le chef de file des eurodéputés du PPE (droite), principal groupe politique du Parlement, appelant « les dirigeants européens à ne pas risquer un +non+ » des eurodéputés.

« Ils doivent se préparer à la pleine résistance du Parlement », a déclaré de son côté la présidente du groupe des députés de la GUE (extrême gauche), Gabriele Zimmer

Au cours d’une réunion à 27, donc sans la Première ministre britannique Theresa May, les dirigeants des pays membres de l’UE ont adopté jeudi un texte organisant la répartition des rôles entre les institutions de l’Union dans la future négociation de l’accord sur la sortie du Royaume-Uni. Il y est notamment entériné le fait que la Commission européenne sera « le négociateur de l’Union », sous la houlette de son « M. Brexit », le Français Michel Barnier, qui devra « rendre compte systématiquement » aux Etats membres.

M. Barnier devra respecter les « orientations » données par le Conseil européen (l’instance regroupant les chefs d’Etat ou de gouvernement des pays membres), ainsi que les « directives de négociation » du Conseil de l’UE (autre instance où sont aussi représentés les Etats membres, mais au niveau ministériel).

Concernant le Parlement européen, son implication prévue est moindre, d’après le texte adopté jeudi par les 27. Il est stipulé que M. Barnier « sera invité à tenir le Parlement européen régulièrement et étroitement informé tout au long des négociations ». Et que la présidence du Conseil « sera prête » à l’informer. Des représentants du Parlement seront par ailleurs invités à des « réunions préparatoires ».

Le Parlement européen a désigné l’eurodéputé libéral belge Guy Verhofstadt « référent » au cours de la négociation du Brexit.

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