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Le Parlement européen en faveur d’une interdiction totale du glyphosate d’ici cinq ans

Interdire totalement le glyphosate, la substance active de nombreux herbicides, en décembre 2022 et en limiter progressivement l’utilisation d’ici là, c’est le sens d’une résolution non contraignante adoptée mardi en plénière du Parlement européen.

Le texte amendé instaure une transition de cinq ans, soit un objectif moins ambitieux que celui approuvé la semaine dernière en commission environnement, où une période transitoire de trois ans avant l’interdiction totale avait été défendue. « En sachant d’où on vient, obtenir ce compromis est déjà une victoire », a souligné Frederique Ries (MR/ADLE), qui a co-signé la résolution. « L’essentiel est que l’on ne parle désormais plus de renouvellement, mais bien de phasing out (suppression progressive : ndlr) », a-t-elle ajouté.

En adoptant ce texte, les parlementaires européens mettent en tout cas la pression sur la Commission européenne, qui envisage de proposer mercredi aux pays de l’UE un renouvellement de la licence du glyphosate pour dix ans.

« Le glyphosate n’est pas l’avenir, que du contraire. Nous devons nous engager pour des alternatives durables, mais nous devons également éviter que les Etats membres effectuent cette reconversion de manière disparate », a pour sa part déclaré Ivo Belet (CD&V/PPE), qui était donc favorable à un allongement de deux ans de la période de transition inscrite dans la résolution.

Une position que regrette par contre Marc Tarabella (PS/S&D) selon lequel la période transitoire adoptée est « trop longue ». Le socialiste a tout de même soutenu le texte.

Même constat du côté des Verts, qui ont voté pour, mais auraient préféré s’en tenir à un délai maximum de sortie fixé à 3 ans.

« Pour la N-VA, la protection de la santé publique et de l’environnement sont prioritaires. C’est aussi le cas dans ce dossier », a pour sa part commenté le député Mark Demesmaeker, qui a lui aussi voté en faveur du texte.

La dangerosité du glyphosate est au coeur d’une controverse car le Centre international de recherche sur le cancer (OMS) l’a classé « cancérigène probable » en 2015, contrairement aux agences européennes Efsa et Echa.

Hilde Vautmans (Open VLD/ALDE), qui affirme « faire confiance à l’expertise scientifique des agences européennes », n’a de son côté pas soutenu la résolution et précisé qu’elle restait en faveur de la proposition de la Commission européenne.

La résolution du Parlement a été approuvée par 355 voix pour, 204 contre et 111 abstentions.

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