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Le Parlement allemand renverse sa définition du viol

L’Allemagne a renversé jeudi sa définition du viol, jusqu’alors limitée aux situations de violence ou de menace grave, par un vote de la chambre basse du Parlement proclamant le principe du « Non, c’est non ».

Tout acte sexuel commis « contre la volonté identifiable d’une autre personne » devient une infraction pénale, allant de l’agression au viol selon qu’il y ait pénétration ou non, a décidé le Bundestag à l’unanimité des 601 votants.

L’expression de ce refus peut être « explicite », c’est-à-dire verbale, ou « implicite », par des larmes ou la tentative de repousser physiquement l’agresseur, précise le texte discuté pendant deux heures, face à la chancelière Angela Merkel, et salué par une ovation debout.

Ce projet de loi, qui doit encore être soumis à l’automne à l’approbation de la chambre haute, constitue « un important changement de paradigme » en Allemagne, s’est félicitée la BFF, un mouvement de soutien aux femmes victimes de violences.

L’actuel article 177 du Code pénal, qui remonte à 1998, cantonne le viol aux relations sexuelles obtenues « par la violence, par une menace portant sur la vie ou l’intégrité corporelle », ou lorsque la victime se trouve « privée de toute défense ». Ce texte, qui exclut les rapports imposés sous la menace de représailles professionnelles ou lorsque la victime est ivre, inconsciente ou tétanisée, est depuis longtemps critiqué pour son caractère restrictif.

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