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Le pape rend hommage aux victimes de la dictature chilienne

Le Vif

Le pape François a condamné le recours à la violence des indigènes pour faire entendre leurs revendications, mercredi lors d’une messe aux tons très politiques durant sa visite au Chili marquée par une série d’attaques contre des églises, des entreprises et la police.

La messe est célébrée « sur cet aérodrome de Maquehue sur lequel eurent lieu de graves violations des droits de l’Homme », a précisé le pape argentin, ajoutant qu’elle était offerte « à tous ceux qui ont souffert et qui sont morts, et à ceux qui, chaque jour, portent sur les épaules le poids de nombreuses injustices ».

La base aérienne de Maquehue était un des principaux centres de détention de la région dans les années 1970, sous la dictature d’Augusto Pinochet. De nombreux cas de tortures et des exécutions de prisonniers politiques y ont été rapportés.

Sa dernière remarque sur « les injustices » s’adresse aussi aux peuples indigènes chiliens qui l’ont gratifié au début de son homélie d’une danse rituelle et ont participé à la liturgie au côté du pape.

Le souverain pontife argentin a toutefois critiqué l’usage de la violence de certains groupuscules indigènes pour mettre en avant leurs revendications légitimes.

« Il est indispensable d’affirmer qu’une culture de la reconnaissance mutuelle ne peut pas se construire sur la base de la violence et de la destruction qui finissent par coûter des vies humaines », a-t-il dit.

« On ne peut demander la reconnaissance en détruisant l’autre, car la seule chose que cela éveille, c’est davantage de violence et de division. La violence appelle la violence, la destruction augmente la fracture et la séparation. La violence finit par faire mentir la cause la plus juste. C’est pourquoi nous disons +non à la violence qui détruit+, sous toutes ses formes », a ajouté le pape.

« Mari, Mari » (bonjour en langue Mapuche) avait lancé le pape au début de son homélie.

« Küme tünngün ta niemün » (La paix soit avec vous), a-t-il ajouté, avant de rendre un hommage à la nature luxuriante de la région d’Araucania, terres ancestrales des peuples autochtones du Chili, en particulier des Mapuches les plus nombreux.

« De nombreuses générations d’hommes et de femmes ont aimé et aiment ce sol d’une jalouse gratitude », a noté le pape.

Et je veux m’arrêter et saluer spécialement les membres du peuple Mapuche, ainsi que les autres peuples autochtones qui vivent sur ces terres australes : Rapanui (Ile de Pâques), Aymara, Quechua et Atacamenos, et tant d’autres », a énuméré le pape, dans une ambiance colorée et chaleureuse.

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