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Le nouveau pape devra « garder l’unité dans la diversité »

Le Vif

Le nouveau pape devra garder l’unité de l’Eglise dans la diversité du monde moderne, a souligné mercredi le cardinal Godfried Danneels lors de sa première conférence de presse depuis la renonciation de Benoît XVI. Le cardinal, qui part mercredi après-midi pour Rome, a déjà « quelques noms en tête » pour le conclave. « Il faut choisir le meilleur », a-t-il souligné, évoquant les nombreux chantiers qui l’attendent.

Lors de sa conférence de presse, le cardinal Danneels a d’abord dressé un bilan élogieux du pontificat de Benoît XVI, évoquant « un grand respect » et de l’admiration pour ses connaissances théologiques et les trois livres qu’il a écrits. « Il a mis ses dons naturels à disposition de l’Eglise et sa démission lui ressemble totalement. Il montre qu’il a pris les responsabilités de sa fonction mais qu’elle ne lui colle pas à la peau. »

De nombreux chantiers attendent cependant le prochain pape, a-t-il souligné. Le premier sera de « garder l’unité dans un monde complexe », a-t-il déclaré à plusieurs reprises. « La fonction de Pierre (premier évêque de Rome et considéré comme le premier pape, ndlr) était de garder l’unité. Il faut un pape doté d’empathie, capable de s’adapter aux réalités et aux sensibilités des différents continents. »

Selon le cardinal Danneels, l’Eglise doit désormais s’atteler à une décentralisation et réformer le statut des synodes, assemblées consultatives qui aident le pape à gouverner. Une nouvelle culture de débat doit s’imposer et permettre notamment d’évoquer les dossiers de pédophilie et du Vatileaks, espère le cardinal. « Le débat y est pour le moment totalement absent ou presque, il faut créer un milieu où on peut parler de tous les sujets. » Le cardinal souhaite également une réforme de la Curie romaine. « Un organe exécutif a souvent tendance à vouloir devenir le législateur et à prendre le pouvoir en mains. Quelqu’un doit y remédier. »

Le nouveau pape devra d’ailleurs s’exprimer publiquement sur « ce qui a été mauvais », a ajouté le cardinal. « Il faut qu’il demande le pardon et qu’il le reçoive pour aller jusqu’à Pâques et ressusciter. Car l’Eglise ne va pas mourir. »

Godfried Danneels a confié qu’il avait déjà « quelques noms en tête » pour le conclave, sans préférence pour un continent, mais qu’il fallait « choisir le meilleur. » « Ce sera mon candidat », a-t-il d’ailleurs plaisanté.

En concertation avec son avocat, il avait été décidé que le cardinal ne répondrait pas aux questions concernant « l’opération Calice » ou le dossier des abus sexuels commis au sein de l’Eglise. Mais il a assuré qu’il ne se sentait « coupable de rien », alors que d’aucuns lui demandaient de ne pas partir à Rome. « Je fais mon devoir de cardinal », a-t-il simplement justifié.

Le cardinal Danneels partira pour Rome mercredi après-midi et assistera jeudi matin aux adieux du pape Benoît XVI aux cardinaux. Il restera ensuite à Rome pour préparer et participer au conclave qui devra élire le successeur de Benoît XVI.

Dès le vendredi 1er mars, au lendemain du départ officiel du pape, le doyen du Collège des cardinaux, le cardinal Angelo Sodano, convoquera les premières Congrégations générales précédant le conclave.

Selon Mgr Danneels, le cardinal camerlingue Tarcisio Bertone, actuel secrétaire d’Etat du Saint-Siège, pourrait annoncer la date de début du conclave dès le lundi 4 mars.

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