Anthony Scaramucci © Reuters

Le nouveau maître de la communication de Donald Trump

Le Vif

En une semaine, il est devenu l’un des personnages clés d’une Maison Blanche minée par les luttes intestines. Le nouveau directeur de la communication Anthony Scaramucci incarne la nouvelle impulsion que Donald Trump veut donner à sa présidence.

Nommé le 21 juillet par le président républicain, dont il dépend directement, ce financier de Wall Street âgé de 53 ans multiplie les coups d’éclat et a promis un coup de balai dans la manière dont la Maison Blanche communique avec la presse américaine. A commencer pour colmater les fuites de toutes parts qui font les délices des médias.

Mercredi soir, M. Scaramucci s’en est pris de façon spectaculaire au secrétaire général de la Maison Blanche Reince Priebus qu’il a semblé accuser sur Twitter d’être derrière des révélations sur son patrimoine financier.

« Je vais contacter le FBI et le département de la Justice (…) @Reince45 », a tweeté le nouveau tsar de la communication de la présidence Trump en désignant nommément M. Priebus, lequel s’était opposé à sa nomination.

M. Scaramucci a cependant vite effacé ce tweet et nié auprès de l’AFP avoir montré du doigt le secrétaire général, cheville ouvrière de la présidence et cacique du parti républicain.

Mais sur CNN jeudi matin, l’ancien financier new-yorkais a réaffirmé qu’il ferait tout pour arrêter « des fuites malfaisantes et malvenues, des coups de poignard dans le dos à la manière des intrigues de palais ».

Climat délétère

Sans vraiment apaiser le climat délétère entre clans rivaux qui mine la Maison Blanche: « Si Reince veut expliquer qu’il ne fait pas fuiter, qu’il le fasse ».

Anthony Scaramucci avait fait le tour des émissions télévisées dominicales pour menacer de « licencier tout le monde » si les révélations explosives autour de la présidence continuaient d’alimenter à foison la presse américaine.

Né à Long Island dans l’Etat de New York, dans une famille d’immigrés italiens de la classe moyenne, diplômé d’Harvard, passé par Goldman Sachs, patron de fonds d’investissement pour clients richissimes, Anthony Scaramucci est un gros donateur du parti républicain.

Il a été trésorier de la campagne présidentielle de Mitt Romney en 2012, levé des fonds pour Scott Walker et Jeb Bush lors des primaires républicaines de 2016 avant de rejoindre le camp de Donald Trump.

Il a fait partie de son équipe de transition.

M. Scaramucci –« Mooch » pour les intimes–, à la mise toujours impeccable, ne faisait pas mystère de son envie de rejoindre la Maison Blanche. Il n’avait cessé ces dernières semaines de défendre Donald Trump au gré des révélations explosives sur les ingérences russes dans la présidentielle américaine.

Nouveau patron de la communication de la Maison Blanche, il a promis un « nouveau départ » avec les médias traditionnels, comme CNN ou le New York Times que le président Trump traite régulièrement de « presse bidon ».

En montant vendredi dernier sur le podium de la salle de presse de la Maison Blanche –jour de la démission du porte-parole Sean Spicer–, Anthony Scaramucci s’est montré grandiloquent: il a proclamé maintes fois son « amour » pour le président Trump qu’il a même comparé à son illustre prédécesseur républicain Abraham Lincoln.

Comme son patron, M. Scaramucci peut se montrer extrêmement attentionné hors du champ des caméras, comme lorsqu’il était venu en début de semaine saluer le personnel de la fameuse « aile ouest » de la Maison Blanche et les journalistes accrédités.

Mais pour les bons connaisseurs de la Maison Blanche –souvent comparée à un nid de vipères et minée sous l’ère Trump par les rivalités entre conseillers–, M. Scaramucci devra prendre garde à ne pas se brûler les ailes.

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