Dans le camp de réfugiés près du village d'Idomeni, à la frontière gréco-macédonienne. © AFP/Sakis Mitrolidis

« Le nombre d’enfants réfugiés a doublé en dix ans »

« Un enfant sur 200 est un réfugié. Leur nombre a doublé en dix ans », affirme l’UNICEF dans une étude publiée mercredi. L’organisation veut attirer l’attention des autorités internationales sur la situation de 50 millions d’enfants immigrés dans le monde. La plupart d’entre eux sont déplacés à l’intérieur ou à l’extérieur des frontières de leur pays d’origine à cause des conflits et de la violence.

L’étude, intitulée « Déracinés : Une crise de plus en plus grave pour les enfants réfugiés et migrants », fournit de nouvelles données sur la situation préoccupante de cinquante millions d’enfants à travers le monde. Plus de la moitié est obligée de quitter son pays à cause de conflits. Les enfants font face à de nombreux dangers (viol, malnutrition, enlèvement, noyade lors des traversées…) pour fuir ces conflits et tenter de trouver une vie meilleure.

Selon l’étude, les enfants constituent le tiers de la population mondiale, mais ils représentent la moitié de la population de réfugiés. Environ 45% proviennent de Syrie et d’Afghanistan. Les enfants sont de plus en plus nombreux à traverser seuls les frontières. Ils étaient plus de 100.000 mineurs d’âge en 2015 à avoir tenté le voyage, soit trois fois plus qu’en 2014. Ces enfants, seuls, sont les plus exposés aux risques d’abus et d’exploitation, souligne l’UNICEF.

3.100 mineurs non accompagnés en Belgique

En Belgique, 12.100 demandes d’asile ont été déposées par des enfants en 2015, dont 3.100 mineurs non accompagnés. Les procédures de réunification familiale sont extrêmement longues, ce qui expose les enfants à de nombreux risques de violence, d’abus et d’exploitation. Les enfants arrivent en Belgique très jeunes et traumatisés, ils ne bénéficient pas toujours d’un encadrement adapté. L’UNICEF recommande une prise en charge individuelle dans des petites structures.

« Les images indélébiles d’enfants victimes ont choqué le monde entier. Chaque photo, chaque garçon ou chaque fille symbolise des millions d’enfants en danger, et exige que la compassion que nous ressentons pour les victimes se traduise par une action destinée à tous les enfants », estime le directeur général de l’UNICEF, Anthony Lake.

Environ 20 millions d’enfants ont quitté leur foyer pour diverses raisons, dont la violence perpétrée par des gangs et la pauvreté extrême. Ils ne possèdent pas de papiers et sont exposés aux risques d’abus et de détention, car ils n’ont pas de statut juridique clair.

D’après l’UNICEF, la Turquie est le pays qui accueille le plus grand nombre d’enfants réfugiés du monde. Lorsqu’ils arrivent dans un pays d’accueil, ils ne bénéficient pas des mêmes droits que les autres enfants, notamment en termes d’éducation. A l’école, ils sont souvent confrontés à la discrimination et au harcèlement.

Le rapport de l’organisation propose plusieurs actions visant à améliorer cette situation, comme protéger les enfants réfugiés, en particulier les enfants non accompagnés de l’exploitation de la violence, mettre fin à la détention des enfants réclamant un statut de réfugié, ou encore permettre à tous les enfants d’avoir un meilleur accès aux soins de santé et à l’éducation.

Le but est de conscientiser les autorités sur cette situation afin qu’elles prennent de nouvelles mesures le 19 septembre lors du sommet des réfugiés organisé par les Nations Unies à New York.

Contenu partenaire