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Le ministre français de la Défense à Moscou pour parler de coopération anti-EI

Le Vif

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian va demander lundi à son homologue russe Sergueï Choïgou de frapper plus le groupe Etat islamique (EI) en Syrie et discuter d’un partage de renseignements sur cette organisation.

« On va avoir un échange sur ce que nous considérons comme groupes terroristes, et comment on peut souhaiter que la Russie renforce son action contre Daech (acronyme de l’EI en arabe) qui est notre seul ennemi », a déclaré M. Le Drian à quelques journalistes avant son départ pour Moscou.

Les Occidentaux reprochent à l’armée russe de bombarder avant tout les rebelles, y compris modérés, qui menacent le régime de Bachar al-Assad plutôt que l’EI.

M. Le Drian et son homologue russe vont aussi discuter des modalités d’un éventuel partage de renseignements sur l’EI, notamment sur les russophones et les francophones actifs dans l’organisation jihadiste.

Daech, qui occupe de larges portions de territoires en Syrie et en Irak est à l’origine des attentats du 13 novembre dernier qui ont fait 130 morts à Paris.

Les deux ministres évoqueront également les questions de « deconfliction », c’est-à-dire l’échange d’informations pour éviter les collisions entre avions militaires russes et français dans le ciel syrien.

La France a décidé en septembre dernier de mener des raids aériens sur les positions tenues par l’EI en Syrie.

La France vient de déployer son porte-avions Charles de Gaulle dans le Golfe, avec 26 chasseurs-bombardiers à bord, pour aller frapper l’EI en Irak et Syrie. Elle en compte douze autres stationnés en Jordanie et aux Emirats arabes unis.

La visite de M. Le Drian à Moscou s’inscrit dans le prolongement de celle du président français François Hollande, qui a rencontré son homologue Vladimir Poutine le 26 novembre pour tenter de bâtir une coalition élargie anti-EI au lendemain des attentats de Paris.

Les deux dirigeants avaient alors convenu « d’intensifier » et « coordonner » les frappes aériennes de leurs deux pays contre l’EI, notamment contre le transport de produits pétroliers finançant le groupe, et d’échanger du renseignement.

Les bombardements russes visant l’EI ont depuis augmenté mais ils restent centrés à 80% sur le reste de la rébellion sur le front ouest, dont des groupes modérés soutenus par les Occidentaux, selon des sources militaires françaises.

La France a aussi annulé la livraison de deux bâtiments de guerre de type Mistral à la marine russe en raison du conflit ukrainien et du soutien de Moscou aux rebelles prorusses.

Le conflit syrien a fait plus de 250.000 morts et des millions de réfugiés en quatre ans et demi.

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