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Le marchand d’armes Viktor Bout jugé coupable

Viktor Bout devrait faire appel de sa condamnation prononcée aux États-Unis ce mercredi. Le jugement de ce trafiquant d’armes russe continue de provoquer des tensions diplomatiques entre Washington et Moscou.

Viktor Bout va faire appel. Le marchand d’armes russe a été reconnu coupable mercredi à New York d’avoir voulu vendre un arsenal de fusils et missiles digne d’une armée et destiné à tuer des Américains. Viktor Bout est passible d’une peine comprise entre 25 ans de prison et la perpétuité. Le verdict de sa condamnation sera connu le 8 février.

Le ministre de la Justice américain Eric Holder s’est félicité du procès: « Aujourd’hui, l’un des marchands d’armes les plus prolifiques du monde est reconnu responsable pour son passé sordide ». Et rappelle que « Les activités de trafic d’armes de Viktor Bout et son soutien aux conflits armés ont été une source de préoccupation à travers le monde depuis des décennies ».

De son côté, l’avocat de Viktor Bout affirme que « ce n’est absolument pas la fin de la procédure. Nous ferons appel ». Sa femme Alla a estimé que son mari avait été victime d’une machination politique. « Je ne pense qu’il s’agissait de justice. J’appellerais plutôt ça du nationalisme américain », a-t-elle déclaré.

Une bataille diplomatique entre la Russie et les États-Unis

Viktor Bout, arrêté en 2008 en Thaïlande, est tombé dans un piège alors qu’il était prêt à vendre un arsenal d’armes. Les agents américains qui avaient pris contact avec lui s’étaient fait passer pour des guérilleros des Farc colombiennes intéressés par une commande. Selon le procureur, cet homme qui se faisait appeler Boris au fil des échanges « avait accepté de fournir (ces armes) à une organisation terroriste (pour) tuer des Américains ».

Après son arrestation en 2008, Russes et Américains s’étaient livrés à un long bras de fer auprès des autorités thaïlandaises. Finalement, Bangkok avait décidé d’extrader Viktor Bout aux États-Unis l’an dernier. Arrivé aux Etats-Unisen novembre 2010, l’ancien pilote et traducteur de l’armée soviétique avait plaidé non coupable. « Je ne vends pas et je n’ai jamais vendu des armes », répétait-il alors dans une interview accordée à L’Express.

Le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé ce jeudi « les conditions anormalement dures » de détention de Viktor Bout. Moscou dit « douter du caractère équitable de la décision judiciaire ». Le ministère, qui souhaite le rapatriement de son ressortissant en Russie, a également réaffirmé qu’il avait été « illégalement extradé de Thaïlande sous la pression politique (…) américaine ». Par ailleurs, il aurait également été soumis à une « pression physique et psychologique (…) en contradiction avec le droit international ».

LeVif.be avec Belga

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