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Le jour où le père d’Oscar Pistorius est devenu trop bavard

Le Vif

Henke Pistorius, le père du champion handisport accusé du meurtre de sa petite amie, a expliqué l’amour des armes de sa famille par la criminalité qui règne en Afrique du Sud. Des propos aussitôt amoindris par l’équipe en charge de la communication d’Oscar.

Son intention était sûrement noble: justifier la présence d’armes à feu chez son fils en pointant la criminalité qui gangrène l’Afrique du Sud. A en croire la tournure des événements, Henke Pistorius, le père du champion handisport inculpé pour le meurtre de sa petite amie, aurait mieux fait de se taire. Et de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de répondre aux questions du Daily Telegraph.
Dans cet entretien, paru lundi, le père d’Oscar justifie l’amour des armes de sa famille par la criminalité qui ronge son pays. A eux seuls, rapportait récemment le journal local Beeld, les Pistorius – père, grand-père, et oncles confondus – possèdent 55 armes à feu. Un arsenal conséquent, y compris en Afrique du Sud.

Il y a des armes pour la chasse et d’autres pour se protéger

« Il y a des armes pour la chasse et d’autres pour se protéger, les armes de poing », retorque Henke dans le Daily Telegraph. Il précise: « Vous ne pouvez pas compter sur la police, non pas parce qu’ils sont toujours inefficaces, mais parce que la criminalité est très importante. » Selon l’ONG Gun Free South Africa, 43 meurtres sont en moyenne répertoriés chaque jour sur le sol sud africain.

« Zéro doute »

Jusqu’ici, Henke Pistorius s’était pourtant montré discret. Présent, mais peu bavard. Assis au premier rang du tribunal d’instance de Pretoria pendant les audiences préliminaires, il avait réduit au strict minimum ses déclarations à la presse. Au Sunday Telegraph il avait tout juste confié, comme d’autres proches, avoir « zéro doute » sur le scénario de l’accident soutenu mordicus par son fils: « Quand vous êtes un sportif, vous agissez encore plus en suivant votre instinct. »
Le soir de la libération sous caution d’Oscar, il avait décroché son téléphone quand l’AFP l’avait appelé, mais sans dire où son fils avait passé la nuit ni faire aucun commentaire. La consigne était alors claire: motus et bouche cousue. Or, en justifiant son penchant pour les armes à feu dans le Daily Telegraph, Henke a rompu la loi du silence. Et s’est attiré les foudres de la « dream team » d’Oscar, payée plusieurs milliers de dollars par jour pour soigner l’image de l’athlète.

La famille se désolidarise

Au lendemain de l’entretien, le frère d’Henke, Arnold, « porte-parole » des Pistorius, a annoncé que la famille se désolidarisait des propos du père sur les armes. « L’interview d’Henke au journal n’avait pas été approuvée par notre équipe de relations avec les médias. (…) Ces commentaires ne sont pas représentatifs des opinions d’Oscar ou du reste de la famille Pistorius. »

Avant d’ajouter que les Pistorius « ne possèdent des armes que pour le sport et la chasse ». Le 4 juin, prochain rendez-vous du champion handisport avec la justice, Henke Pistorius n’aura plus qu’à bien se tenir.

Par Julie Saulnier

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