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Le Japon commémore le 70e anniversaire de sa capitulation

Le Japon commémore samedi la capitulation sans condition du pays prononcée le 15 août 1945, un 70e anniversaire qui pourrait conduire des responsables politiques au sanctuaire Yasukuni où sont honorés des soldats morts au combat, mais aussi des criminels de guerre.

Ces commémorations se déroulent au lendemain d’une déclaration officielle du Premier ministre Shinzo Abe par laquelle il a exprimé ses « condoléances éternelles » pour les victimes de la guerre et qualifié d' »inébranlables » les excuses passées du Japon pour ses actes, en particulier sur le continent asiatique.

Le Premier ministre de droite, dont les paroles étaient très attendues en Chine et dans les deux Corées, a aussi appelé à exempter dorénavant d’excuses les générations d’après-guerre, provoquant l’ire de Pékin et Pyongyang.

Il y a 70 ans, Hirohito, père de l’actuel empereur Akihito, avait stupéfait ses sujets en s’exprimant pour la première fois à la radio pour annoncer la reddition du Japon, quelques jours après les bombardements atomiques de Hiroshima (6 août) et Nagasaki (9 août).

Une cérémonie officielle, en présence de l’empereur Akihito, de l’impératrice Machiko et de M. Abe est prévue au coeur de Tokyo, dans un espace appelé Budokan.

En marge de ces commémorations, des parlementaires et peut-être un ou plusieurs membres du gouvernement pourraient effectuer une visite au sanctuaire patriotique Yasukuni perçu par les pays voisins (Chine et Corée du Sud essentiellement) comme le symbole du passé colonialiste de l’archipel. Y sont honorés quelque 2,5 millions de morts, mais la colère de Pékin et Séoul provient de l’inscription en secret en 1978 des noms de 14 criminels de guerre condamnés par les Alliés.

Le Premier ministre ne devrait pas se rendre dans ce sanctuaire. Il avait renoncé les précédentes années à ce pèlerinage le jour anniversaire de la capitulation mais avait effectué une visite en décembre 2013 pour le premier anniversaire de son retour au pouvoir après un mandat raté d’un an entre 2006 et 2007.

La dernière visite au Yasukuni d’un Premier ministre en exercice un 15 août remonte à 2006. Le conservateur Junichiro Koizumi avait alors été le seul à oser ce geste un jour anniversaire de la capitulation après un autre chef de gouvernement de droite, Yasuhiro Nakasone, en 1985.

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