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Le grand patron de Fyra arrêté pour corruption

Muriel Lefevre

La police italienne a arrêté le CEO de Finmeccanica, le constructeur du Fyra, parce qu’il est suspecté dans une affaire de corruption, selon les médias italiens et le Wall Street Journal.

Guiseppe Orsi, CEO de Finmeccanica, le constructeur du Fyra, a été arrêté pour être entendu dans le cadre d’une affaire de corruption, mais il n’est pas encore inculpé. Le parquet a ouvert une enquête sur Finmeccanica et sa section hélicoptère.

Selon le journal italien Corriere della Sera, l’enquête porte sur des pots-de-vin de 530 millions d’euros qui ont été versés pour l’achat de 12 hélicoptères Agusta Westland en Inde. En Belgique, l’entreprise est connue comme constructeur du Fyra, le train à grande vitesse entre Bruxelles et La Haye. Un train qui vient d’être interdit de circulation pour raison de sécurité.

Affaire de corruption et élections

M. Orsi, qui est à la fois président et administrateur délégué de Finmeccanica, faisait depuis plusieurs mois l’objet d’une enquête pour corruption et plusieurs autres personnes, dont un ex-ministre, avaient déjà été inquiétées pour des faits présumés similaires. Le juge en charge de l’enquête au tribunal de Busto Arsizio, près de Milan, a également émis un mandat d’arrêt contre le patron d’Agusta Westland, filiale de Finmeccanica, Bruno Spagnolini, qui a été assigné à résidence pour les mêmes motifs: corruption internationale, extorsion de fonds, enrichissement personnel. Deux intermédiaires présumés dans le versement des pots de vins, Guido Haschke et Carlo Gerosa, qui résident en Suisse, font aussi l’objet de mandats d’arrêt et de demandes d’extradition vers l’Italie.

L’Etat italien est le principal actionnaire du groupe avec 30,2% du capital. Cette arrestation intervient par ailleurs à moins de deux semaines d’élections législatives en Italie qui pourraient être serrées et ce thème pourrait donc s’inviter dans la campagne électorale. Finmeccanica n’est pas la seule grande entreprise italienne à faire face à des difficultés judiciaires. La semaine dernière, le parquet de Milan a ouvert une enquête sur le compte du patron du géant énergétique italien Eni, Paolo Scaroni pour une affaire de corruption en Algérie. En outre, un scandale autour de la 3e banque du pays BMPS fait les gros titres depuis des semaines en Italie.

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