Leo Varadkar © Reuters

Le gouvernement irlandais en pleine crise après une motion de défiance

Le Vif

Le gouvernement irlandais était en pleine crise vendredi après le dépôt d’une motion de défiance vendredi contre la vice-Première ministre, à trois semaines d’un sommet sur le Brexit dont l’ordre du jour tournera notamment autour de la question de la frontière avec l’Irlande du Nord.

Cette motion, déposée par le Fianna Fail, le principal parti d’opposition, pourrait en effet aboutir à la chute du gouvernement et à l’organisation de nouvelles élections, moins de deux ans après les précédentes.

Micheál Martin, le chef Fianna Fail, exige la démission de Frances Fitzgerald, accusée d’avoir menti sur ce qu’elle savait au sujet d’une campagne de dénigrement supposée orchestrée par la direction de la police contre un de ses officiers, Maurice McCabe. Et promet de retirer sa motion si c’est le cas.

Or le Premier ministre et chef du parti Fine Gail Leo Varadkar a exclu de lâcher Frances Fitzgerald.

Si la motion de défiance était votée au parlement la semaine prochaine, cela contreviendrait à l’accord qui lie le Fianna Fail à son rival historique, le Fine Gael, arrivé en tête des dernières élections de 2016 mais sans obtenir la majorité absolue.

Cet accord veut que le Fianna Fail vote le budget et qu’il s’abstienne au cours des votes de confiance.

Pour que l’accord soit valide, le Fianna Fail « doit avoir confiance en ce que le gouvernement lui dit », a déclaré vendredi Michéal Martin. Ce qui n’est pas le cas selon lui.

Le gouvernement semblait déjà envisager des élections anticipées dès le mois de décembre ou de janvier, à un moment-clé des négociations sur le Brexit.

A son arrivée à Bruxelles pour une réunion des dirigeants de l’UE et de six pays issus de l’ex-URSS, le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney, a estimé que « le Fianna Fail agi(ssait) de manière inconséquente » et affirmé que le gouvernement ne lâcherait pas la vice-Première ministre « sur la base d’accusations aussi fragiles ».

Maurice McCabe, considéré comme un lanceur d’alertes pour avoir signalé certaines pratiques au sein de la hiérarchie policière, avait été accusé à tort dans la foulée d’agressions sexuelles à l’encontre d’enfants.

L’affaire, qui remonte à 2006, a pris une tournure plus politique en 2014, avec la démission depuis de deux chefs de la police nationale, le départ d’un ministre de la Justice et le remplacement en juin du Premier ministre Enda Kenny par Leo Varadkar.

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