Alexis Tsipras © Belga

Le gouvernement grec a fait adopter sa première loi contre la pauvreté

Le gouvernement grec de gauche radicale d’Alexis Tsipras a fait adopter mercredi par le Parlement, avec le soutien des conservateurs, la première loi de sa mandature consacrée à un paquet de mesures sociales en faveur des plus démunis frappés par la crise.

La loi a été votée dans ses principes par les 149 députés Syriza et ses 13 alliés des Grecs indépendants, mais aussi par les partis conservateur Nouvelle Démocratie et socialiste Pasok. Le texte doit encore faire l’objet d’un vote article par article dans la journée alors que les relations sont tendues entre Athènes et ses créanciers qui cherchent un nouvel accord sur le déblocage de fonds à la Grèce.

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a livré un discours très offensif avant le vote de la loi affirmant que son gouvernement n’avait « pas peur » des « menaces » exercées selon lui sur la Grèce. « Certains technocrates essaient de nous effrayer avec des ultimatums », a déclaré le Premier ministre selon lequel sa majorité élue le 25 janvier a dû affronter « 50 jours de menaces ».

Le gouvernement grec a vivement réagi depuis mardi soir à une information de presse selon laquelle le représentant de la Commission européenne au sein des créanciers, Declan Costello, a demandé des « consultations » avant le vote de loi.

Faute de quoi, semblait dire M. Costello, la Grèce agirait de manière « unilatérale ». « Au nom de quelle Europe, ose-t-on parler d’action unilatérale » lorsqu’il s’agit de lutter contre la pauvreté, s’est indigné M. Tsipras. « Ca ne nous fait pas peur », a-t-il ajouté, « certains nous ont demandé de geler ces lois, mais nous répondons en procédant au vote de ces lois ».

Le Premier ministre s’est dit toutefois « ouvert aux propositions à l’intérieur et l’extérieur du pays », et désireux de « respecter l’accord du 20 février (avec les créanciers, ndlr), mais nos partenaires doivent faire pareil ». Cet accord a prolongé de quatre mois l’aide financière à la Grèce mais le déblocage des fonds fait actuellement l’objet de difficiles tractations. La loi sur la pauvreté prévoit notamment la fourniture d’électricité gratuite, de bons d’alimentation, de transport et l’accès à des soins gratuits pour les plus démunis.

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