Angela Merkel et Barack Obama © AFP

Le G7 menace la Russie de sanctions plus dures et s’accorde sur le climat

Les pays du G7 ont menacé lundi de durcir les sanctions contre la Russie dans le conflit ukrainien et ont sonné la mobilisation sur le climat, à l’issue d’un sommet de deux jours en Allemagne.

Hôte de la réunion au château d’Elmau, un hôtel de luxe au coeur des Alpes bavaroises (sud), la chancelière allemande Angela Merkel a aussi souligné l’urgence à faire aboutir les négociations entre la Grèce, au bord du gouffre financier, et ses créanciers de l’Union européenne et du FMI.

Les chefs d’État ou de gouvernement du G7 (Etats-Unis, Allemagne, Japon, France, Royaume-Uni, Italie, Canada) ont lié la durée des sanctions contre la Russie à « la mise en oeuvre intégrale des accords de Minsk » de février sur un cessez-le-feu en Ukraine et au « respect de la souveraineté » de Kiev.

« Ces sanctions pourront être levées dès lors que la Russie honorera ces engagements », ont-ils affirmé dans leur communiqué final.

« Cependant, nous sommes également prêts à prendre d’autres mesures restrictives pour augmenter le coût pour la Russie si ses actions le rendent nécessaire », ont-ils averti.

Leur menace, à l’adresse de leur homologue russe Vladimir Poutine, exclu du forum depuis l’annexion de la Crimée l’an dernier, intervient en pleine recrudescence des violences en Ukraine.

Les autorités de Kiev ont affirmé lundi affronter une force de plus de 42.000 hommes appuyés par un demi-millier de chars dans l’est de ce pays.

« Le conflit dans l’est de l’Ukraine ne peut avoir de solution que politique sur la base des accords de Minsk », a martelé Angela Merkel.

M. Poutine « doit décider », a lancé le président américain: « Est-ce qu’il continue à mener son économie au naufrage et isoler la Russie (…) pour retrouver la gloire de l’empire soviétique ou est-ce qu’il reconnaît que la grandeur de la Russie ne repose pas sur la violation » du territoire d’autres pays ?

Le conflit ukrainien a largement éclipsé l’agenda officiel du sommet, consacré lundi aux discussions sur le climat et la lutte contre le terrorisme, en présence de six chefs d’Etat ou de gouvernement d’Afrique et du Moyen-Orient, dont le président nigérian Muhammadu Buhari, son homologue tunisien Beji Caïd Essebsi et le Premier ministre irakien Haider al-Abadi.

Les dirigeants du G7, unis dans « la lutte contre le terrorisme », ont exprimé leur « solidarité » envers ces trois pays.

Ils ont affiché leur soutien à la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis contre les jihadistes de l’Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak et martelé leur « détermination à vaincre ce groupe terroriste et à lutter contre la propagation de son idéologie de haine ».

M. Obama a plaidé pour des efforts accrus afin de tarir le flot de jihadistes étrangers rejoignant la Syrie. Inquiets du chaos en Libye, où l’EI progresse également, le G7 a appelé les autorités rivales à des « décisions politiques audacieuses » pour surmonter leurs divisions qui ont plongé ce pays dans la guerre civile.

Très attendus pour donner une impulsion aux négociations sur le climat à six mois de la conférence de l’ONU en décembre à Paris, les pays du G7 ont jugé « nécessaire » de procéder à « une diminution importante des émissions mondiales de gaz à effet de serre » et à une décarbonisation de l’économie d’ici à la fin du siècle.

Ils se sont prononcés en faveur d’un objectif mondial de réduction des émissions « dans le haut de la fourchette » de 40% à 70% d’ici à 2050 par rapport à 2010, et se sont engagés à assumer leur « part » pour « parvenir à une économie mondiale sobre en carbone à long terme ».

M. Obama a salué des progrès vers un « accord solide » sur le climat à Paris. Le communiqué du G7, qui entrouvre la porte à la fin de l’ère des énergies fossiles, reflète des engagements « ambitieux et réalistes », s’est félicité le président français François Hollande.

Outre l’Ukraine, l’impasse dans les négociations entre la Grèce et ses créanciers pour renflouer ce pays a été l’autre trouble-fête de la rencontre d’Elmau.

« On n’a plus beaucoup de temps et donc, il faut travailler dur (…) Maintenant chaque jour compte pour réaliser ce qui reste à faire », a dit Angela Merkel.

Selon Barack Obama, « les Grecs vont devoir faire des choix politiques difficiles », pour aboutir à un accord permettant de débloquer les 7,2 milliards d’euros d’aide financière dont Athènes a un besoin urgent pour éviter un défaut de paiement.

Le G7 aura été marqué par les images d’entente et de décontraction entre les dirigeants. Une photo de Mme Merkel faisant face à M. Obama assis sur un banc a notamment fait le buzz et l’objet de nombreux détournements lundi sur les réseaux sociaux. La veille, les deux dirigeants avaient célébré leur entente autour d’une bière et de bretzels au milieu de paysages bavarois pittoresques.

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