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Le crash de l’Airbus A320 dans les Alpes fait 150 morts

Cent cinquante personnes, majoritairement des Allemands et des Espagnols, sont mortes lors du crash mardi dans les Alpes françaises d’un Airbus A320 de la compagnie allemande low-cost Germanwings reliant Barcelone à Düsseldorf, un accident selon la maison mère Lufthansa.

« A ce stade nous considérons qu’il s’agit d’un accident et toute autre chose relèverait de la spéculation », a déclaré Heike Birlenbach, une vice-présidente de la compagnie, lors d’une conférence de presse à Barcelone.

Une des deux boites noires de l’appareil a été retrouvée et la police technique et scientifique chargée de l’enquête sera déployée mercredi matin sur les lieux du crash, une gorge escarpée très difficile d’accès sur laquelle des milliers de débris sont éparpillés, a annoncé le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Cinq ministres des gouvernements français, allemand et espagnol, qui ont survolé la scène du crash, ont évoqué des « images dramatiques ».

« Ce sont des images d’horreur, c’est un drame épouvantable. (…) Nous ignorons encore les origines précises et les causes de ce drame », a déclaré Frank-Walter Steinmeier, ministre allemand des Affaires étrangères. La ministre espagnole des Transports, Ana Pastor, a elle aussi dit son « état de choc, car le site du drame est vraiment affreux ».

La catastrophe aérienne, l’une des pires survenues en France, a fait des victimes espagnoles, allemandes et « sans doute » turques, a déclaré le président français François Hollande. Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a évoqué au moins une victime belge. Selon Germanwings, 67 Allemands se trouvaient à bord. Deux bébés figuraient parmi les passagers, ainsi que 16 adolescents allemands en échange scolaire avec des lycéens espagnols.

Selon la vice-présidente du gouvernement espagnol Soraya Sainz de Santamaria, « il y a 45 passagers portant des noms de famille espagnols », dont il reste toutefois à vérifier la nationalité. Un des chanteurs de l’opéra de Düsseldorf, le baryton-basse Oleg Bryjak, fait partie des 150 victimes.

La chancelière allemande Angela Merkel, le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy et le président français François Hollande se rendront mercredi à 13H00 sur les lieux de la catastrophe, a annoncé l’Elysée.

La catastrophe s’est produite dans un massif montagneux inaccessible aux véhicules et qui culmine à plus de 2.000 mètres d’altitude. « Les difficultés que nous rencontrons, c’est de +geler+ la scène de la catastrophe dans un milieu particulièrement hostile, bientôt sous la neige, sous la pluie », a déclaré le général de gendarmerie David Galtier. « C’est une scène très difficile d’accès à laquelle on accède uniquement par hélitreuillage, et ensuite il y aura des caravanes à pied. »

« Les plus grands morceaux de corps que nous avons repérés ne sont pas plus grand que cette valisette », a témoigné un enquêteur de la gendarmerie, revenu du site du crash, désignant une sorte d’attaché-case. Et parmi les innombrables débris, « seul le train d’atterrissage a pu être identifié », a confirmé l’un de ses collègues, selon lequel l’accès de la zone s’apparente « à de la vraie varappe ».

Ces éléments laissent penser que l’avion s’est désintégré lors du choc avec les parois rocheuses.

« A ce stade, aucune hypothèse ne peut être écartée » pour expliquer le drame, a déclaré à l’Assemblée nationale le Premier ministre français, Manuel Valls. Les hélicoptères des secours ont cessé de survoler la zone à la nuit tombée.

« On a laissé sur place cinq gendarmes », a précisé le lieutenant-colonel Jean-Marc Ménichini. Il a indiqué que la boîte noire récupérée avait été repérée « en survol, parce qu’elle « bipait » ».

N’ayant plus de contact avec l’équipage et aucun signal radar de l’avion, la direction de l’aviation civile française (DGAC) avait déclaré dans la matinée, à 09H30, le vol « en détresse ». La chute de l’appareil a duré huit minutes, selon la compagnie Germanwings. L’équipage n’a pas émis d’appel de détresse, selon la DGAC. Le pilote avait « plus de dix ans » d’expérience et « plus de 6.000 heures de vol », selon la compagnie allemande.

L’avion avait 25 ans d’âge et avait subi une grosse révision à l’été 2013, selon Germanwings.

Une chapelle ardente a été installée à Seyne, commune voisine des lieux de la catastrophe. Trois cents pompiers et trois cents gendarmes ont été mobilisés, de même que dix hélicoptères et un avion militaire.

C’est la première catastrophe aérienne en France métropolitaine depuis le crash d’un Concorde d’Air France qui avait fait 113 morts le 25 juillet 2000 peu après son décollage de l’aéroport parisien de Roissy-Charles de Gaulle.

Reprise des recherches mercredi à l’aube

Les recherches interrompues pour la nuit doivent reprendre mercredi à l’aube dans le sud des Alpes françaises, où sont attendus François Hollande, Angela Merkel et Mariano Rajoy.

Des dizaines de gendarmes d’un peloton de haute montagne devaient se rendre dans cette zone très escarpée et difficile d’accès. Rappellons que des milliers de fragments de l’avion et de corps sont éparpillés à flanc de montagne, loin de toutes habitation ou route d’accès.

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