© Reuters

Le conclave pour les nuls

Nul doute que vous saviez que cent quinze cardinaux s’isolent pour une durée illimitée afin d’élire un nouveau pontife. Savez-vous cependant où logent les cardinaux, qui peut être élu pape et comment se déroule une journée du conclave ?

Quatre scrutins par jour

Ce midi, après une dernière messe dans la Basilique Saint-Pierre, les 115 cardinaux s’enfermeront (le mot conclave vient du latin « cum clave », ce qui signifie « à clé ») afin d’élire un nouveau pontife. A partir de mercredi, il y aura quatre scrutins par jour, deux le matin et deux l’après-midi.

Avant de démarrer le conclave, les candidats prêtent serment. Ils promettent solennellement à Dieu que, s’ils sont élus pape, ils dirigeront l’Eglise catholique avec dévouement et ardeur. En outre, ils jurent solennellement de respecter le secret du vote. Les résultats des scrutins intermédiaires, les noms des autres candidats-papes et les discussions demeureront à jamais au sein de la Chapelle Sixtine.

Une journée de réflexion est prévue tous les trois jours. Il est probable que les cardinaux n’en arrivent pas là puisque selon les analystes le conclave ne devrait durer que deux à trois jours. Si le conclave durait plus longtemps, ce serait signe de querelles intestines entre les cardinaux.

Compter et recompter

Tous les cardinaux écrivent le nom de leur candidat sur une bande de papier blanc sous la phrase: « Eligo in Summum Pontificem » (J’élis comme souverain pontife absolu). Ensuite, ils glissent le papier dans une urne scellée tout en jurant à la Sainte-Trinité avoir voté en leur âme et conscience et sans agenda caché pour le meilleur candidat.

Après le dépôt de tous les bulletins de vote dans l’urne, trois cardinaux ouvrent l’urne. Ils notent tous les noms et lisent les résultats à haute voix. Tous les bulletins de vote sont liés entre eux par un fil. Ensuite, trois autres candidats effectuent un contrôle supplémentaire afin d’éviter les erreurs.

Finalement, les bulletins de vote et toutes les notes y ayant trait sont brûlés. Généralement, le poêle est allumé tous les deux tours de vote. Si les cardinaux n’ont pas réussi à se mettre d’accord, une fumée noire sort de la cheminée de la chapelle. En revanche, si un nouveau pape est élu, on verse un produit chimique dans le poêle pour créer la fameuse fumée blanche.

Habemus papam!

Si après le comptage des voix et le contrôle supplémentaire, il s’avère qu’un candidat remporte les deux tiers des votes, le doyen du collège des cardinaux lui demande s’il veut remplir la fonction de pontifex maximus.

Si l’élu répond « accepto » (j’accepte), tout est réglé. Le nouveau pape choisit un nom de pape et le doyen du collège des cardinaux apparaît sur le balcon pour prononcer les fameux mots « Habemus Papam » (« Nous avons un pape »). Le nouveau pape avance et commence son pontificat par la fameuse bénédiction « Urbi et orbi  » (« Pour la ville et le monde »).

Après chaque scrutin et pendant le comptage des voix des cardinaux, les dirigeants religieux prient. Pendant le conclave, plusieurs religieuses prieront 24 heures par jour pour une bonne élection.

Logement inclus

Pendant le conclave, les cardinaux logent dans la Maison de Sainte-Marthe, un cloître dans la cité du Vatican, où un staff de religieuses, de cuisiniers et de médecins s’occupent d’eux. Chaque cardinal dispose d’un espace privé pourvu d’une salle de bains et d’une pièce d’étude et de réflexion même s’il ne faut pas s’imaginer un hôtel cinq étoiles.

Qui entre en ligne de compte?

Le nouveau pape ne doit pas être forcément cardinal. Tout homme catholique entre en ligne de compte pour occuper le Saint-Siège. Cependant, après l’élection il doit être ordonné évêque. Dans les faits, il s’agit presque toujours d’un cardinal présent au conclave. Un non-cardinal n’a plus été élu depuis l’élection du pape Urbain VI en 1378. Il est déjà arrivé qu’un élu soit absent au conclave.
En 236, un simple homme catholique nommé Fabian, a été élu nouveau pontife. Pendant l’élection papale, une colombe s’est posée sur son épaule, ce que les ecclésiastiques ont interprété comme un signe de Dieu.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire