Charles Michel et Justin Trudeau © Belga

Le CETA n’est « qu’un exemple de ce que le Canada et la Belgique peuvent accomplir »

Charles Michel et Justin Trudeau ont mené vendredi après-midi à Ottawa une rencontre « productive », dans un « esprit d’amitié », a déclaré le Premier ministre canadien lors d’une conférence de presse. Les deux Premiers sont largement revenus sur le CETA, accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne.

« Nous sommes déterminés à travailler ensemble pour créer encore plus d’opportunités pour nos entreprises, à faire croître nos économies et à aider la classe moyenne à prospérer et à réussir », a ajouté Justin Trudeau.

Selon lui, le CETA est un accord « ambitieux et progressiste, qui « réduira les barrières », et permettra aux entreprises canadiennes d’avoir accès à « l’un des plus importants marchés du monde ».

Le CETA n’est en outre « qu’un exemple de ce que le Canada et la Belgique peuvent accomplir lorsqu’ils travaillent ensemble. Nous partageons plus que des intérêts économiques, nous partageons des valeurs communes », a-t-il poursuivi.

M. Trudeau a par ailleurs évoqué des négociations parfois « difficiles » au sujet de ce traité, mais toujours « respectueuses » et qui finissent « par rassembler encore plus ». Il a ensuite salué le « travail effectué par Charles Michel avec les différents gouvernements en Belgique ». « Il a été tellement clair avec moi dès le début qu’il n’avait pas besoin de venir ici pour me rassurer, même si j’ai été très heureux de l’accueillir », a-t-il poursuivi.

Charles Michel a à son tour souligné la relation d’amitié « très forte » entre les deux pays, et les liens solides entre le Canada et l’Union européenne, qui sont un « socle pour les questions internationales ».

Il a également insisté sur l’importance d’un traité comme le CETA, à l’heure où l’on voit « ici ou là des tendances à retomber vers une forme de protectionnisme », un élément aussi mis en exergue par le Premier ministre canadien. Face à ce phénomène de repli, l’accord permettra au contraire de « renforcer un dynamisme économique ».

Tous deux ont enfin abordé les questions du terrorisme international et leurs ambitions communes pour la sécurité, la paix et l’environnement, avant de conclure sur une note d’humour. Charles Michel est en effet revenu sur la poutine dégustée en compagnie de son homologue plus tôt dans la journée. « Je peux vous dire que, comme Belge, je suis un expert s’agissant des frites, et elles étaient très très bonnes », a-t-il commenté, invitant Justin Trudeau à venir en Belgique goûter à son tour quelques plats typiques. « Grâce au CETA, on pourra vous envoyer plus de fromage en grains pour faire de la poutine », a répliqué l’intéressé.

La rencontre de vendredi se déroulait au parlement d’Ottawa, où la sécurité a été massivement renforcée à la suite de la fusillade en son sein le 22 octobre 2014.

Cela faisait 23 ans qu’un Premier ministre belge n’avait pas effectué de visite officielle au Canada.

Fin de la visite

Ce rendez-vous dans la capitale canadienne était le point d’orgue d’une visite de trois jours de Charles Michel au Canada.

Arrivé mercredi à Montréal, Charles Michel a eu l’occasion de rencontrer des acteurs économiques, tels qu’Automatic Systems ou l’administration portuaire de Montréal, exemples des nombreux liens qui existent entre les deux pays. Il a aussi assisté à une réception en présence de membres de la communauté belge sur place.

L’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne, le CETA, s’est invité à plusieurs reprises lors de ces rendez-vous. Le traité, qui s’était retrouvé dans l’impasse après l’échec des discussions avec la Wallonie, devrait entrer en vigueur de manière provisoire le 1er juillet.

Le Premier ministre a passé la journée de vendredi à Ottawa, la capitale de ce pays de 35 millions d’habitants, pour s’entretenir d’abord avec M. David Johnston, gouverneur général du Canada, puis, plus longuement, avec Justin Trudeau.

Charles Michel prendra un avion vers Bruxelles ce samedi. Lundi, il est attendu à Varsovie pour le Sommet Benelux/groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie).

Contenu partenaire