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Le cap « social-démocrate » de Hollande plébiscité en Allemagne

Le Vif

Le discours « social-démocrate » du président François Hollande esquisse un rapprochement avec les positions économiques de Berlin, se félicitait mercredi le gouvernement allemand, même si des analystes mettaient en doute l’existence d’un vrai « virage » politique.

« Ce qu’a annoncé le président Hollande est courageux », a déclaré Frank-Walter Steinmeier, le ministre social-démocrate (SPD) des Affaires étrangères du gouvernement de grande coalition de la chancelière conservatrice Angela Merkel. En mettant l’accent sur la compétitivité des entreprises et la rigueur budgétaire, M. Hollande est sur « la bonne voie, pas seulement pour la France », mais aussi pour « aider l’Europe à sortir un peu plus forte de la crise », selon lui.

Le dirigeant social-démocrate a comparé, en creux, les annonces de M. Hollande aux réformes du marché du travail réalisées au début des années 2000 par l’ancien chancelier SPD Gerhard Schröder et sujettes à polémique au sein de la gauche européenne, mais considérées par de nombreux économistes comme la thérapie de choc qui a redressé l’économie allemande.

« En Allemagne également, il nous a fallu un peu de temps et franchir des obstacles pour définir un programme (…) qui assure une amélioration de la situation économique », a-t-il commenté.

Les félicitations sont également venues des conservateurs de Mme Merkel. Le ministère des Finances, dirigé par Wolfgang Schäuble, a exprimé son « grand respect » via une porte-parole. « Il s’agit d’un clair changement de paradigme », s’est félicité Andreas Schockenhoff, vice-président du groupe parlementaire de la CDU et président du groupe franco-allemand au Bundestag.

« Pendant sa campagne électorale, il s’était positionné contre la politique de stabilité conduite par le gouvernement allemand et contre une politique d’austérité qui est un gros mot en France », a-t-il rappelé.
« Il faut voir désormais comment cela sera mis en oeuvre », a-t-il souligné, évoquant le virage de la rigueur conduit par l’ancien président socialiste français François Mitterrand, en 1983.

François Hollande a annoncé mardi plusieurs mesures destinées à soutenir la croissance dans le cadre d’un « pacte de responsabilité » qui prévoit notamment des allègements de charges de 30 milliards d’euros pour les entreprises et 50 milliards d’économies supplémentaires entre 2015 et 2017. Il a également plaidé pour une coopération renforcée avec l’Allemagne pour faire avancer le projet européen.

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