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Le bilan s’alourdit en Irak: au moins 61 morts, la plupart dans des attentats à la voiture piégée

Le Vif

Au moins 61 personnes ont péri dimanche en Irak, dont une majorité dans une série d’attaques visant notamment des secteurs chiites dans la province de Bagdad, selon des responsables médicaux et de sécurité.

A Bagdad et ses environs, au moins 41 personnes ont été tuées et plus de 110 blessées dans neuf attentats à la voiture piégée, selon ces sources. Un double attentat à la voiture piégée a ainsi visé une zone commerciale du quartier de Chaab, dans le nord de Bagdad, faisant au moins huit morts et 18 blessés.

Les sept autres explosions ont eu lieu dans une gare routière ou encore dans d’autres zones commerciales dans d’autres quartiers de Bagdad, ainsi qu’à Saba al-Bur, une banlieue nord de la capitale, à Nahrawan, au sud de la capitale et à Tarmiyah, au nord.

Des insurgés sunnites visent régulièrement des quartiers ou localités chiites, dont ils accusent les habitants d’être des « apostats ». Pour limiter le risque d’attentats à la voiture piégée, les autorités ont imposé en septembre une circulation alternée à Bagdad, sans que cette mesure ne parvienne à enrayer la spirale de violences.

A Mossoul, à 350 km au nord de la capitale, 14 personnes — civils et soldats — sont mortes dans l’explosion d’une voiture piégée contre des soldats patientant devant une banque pour recevoir leur paye, selon un responsable militaire et un médecin de l’hôpital de Mossoul. Cette attaque a aussi fait une trentaine de blessés.

Un peu plus tôt, un autre attentat à la voiture piégée contre un barrage de l’armée à Mossoul a tué une femme et fait huit blessés. Toujours à Mossoul, des hommes armés ont tué deux soldats qui n’étaient pas en uniforme et un civil dans deux attaques séparées.

Plus au sud, deux civils chiites ont été abattus dans la région de Mouqdadiyah, près de Baqouba, au nord-est de Bagdad. Ces nouvelles attaques surviennent alors que l’Irak connaît ses pires violences depuis cinq ans, quand le pays sortait d’un conflit confessionnel sanglant entre sunnites et chiites, et alors que la guerre en Syrie voisine fait craindre un débordement transfrontalier.

Cette recrudescence des violences coïncide avec un mécontentement croissant de la minorité sunnite, au pouvoir sous Saddam Hussein, à l’encontre du gouvernement dominé par les chiites, accusé en particulier de multiplier les arrestations arbitraires.

L’ONU et de nombreux diplomates ont appelé le gouvernement du Premier ministre chiite Nouri al-Maliki à adopter des réformes pour éviter une plus grande marginalisation des sunnites qui risque de favoriser leur recrutement par les groupes extrémistes.

La paralysie de l’appareil politique, associée à une corruption endémique et à une défaillance des services publics, contribuent à alimenter l’instabilité dans le pays. Les attaques de dimanche portent à plus de 650 le bilan des morts dans des violences depuis début octobre, et à plus de 5.350 depuis le début de l’année, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources sécuritaires et médicales.

Selon une récente étude publiée par des chercheurs américains, canadiens et irakiens, près de 500.000 personnes sont mortes à cause de la guerre depuis l’invasion américaine dans le pays en 2003.

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