Joaquin "El Chapo" Guzman, lors de son arrestation en février 2014. © REUTERS/Edgard Garrido

Le baron de la drogue « El Chapo » va retourner à la prison dont il s’est évadé

Le Vif

Le baron de la drogue Joaquin « El Chapo » Guzman va retourner à la prison de haute sécurité d’Altiplano d’où il s’était évadé de manière spectaculaire en juillet, a annoncé vendredi la procureure générale mexicaine Arely Gomez.

« Guzman Loera va retourner à nouveau à l’Altiplano », a indiqué Mme Gomez lors d’une conférence de presse sur le tarmac de l’aéroport de Mexico, avant que Guzman ne monte à bord d’un hélicoptère de l’armée, devant les caméras.

Joaquin « El Chapo » Guzman, 58 ans, s’était évadé le 11 juillet de cette prison située à environ 90 kilomètres de Mexico, en empruntant un tunnel de 1,5 kilomètre sur une moto fixée sur des rails et débouchant sur une maison en construction.

Le président Enrique Pena Nieto, qui a annoncé son arrestation plus tôt dans la journée, a raconté que sa capture avait nécessité « des jours et des mois » d’efforts et qu’elle constituait une « fierté » pour tous les Mexicains.

Six mois de cavale

Joaquin « El Chapo » Guzman, en fuite depuis six mois, a été arrêté après avoir contacté des producteurs pour tourner un biopic sur sa vie, ce qui a aidé à le localiser. Le narcotrafiquant a été arrêté « dans un hôtel » près de Los Mochis, localité située tout près de la côte dans l’Etat de Sinaloa (nord-ouest), sa région natale, a affirmé le gouverneur de l’Etat, Mario Lopez Valdez.

La traque du narcotrafiquant le plus recherché au monde s’est terminée vendredi quand les Marines mexicains ont affronté ses hommes de main avant de parvenir à le capturer.

Joaquin Guzman, moustache et cheveux noirs, est apparu dans la soirée menotté devant les caméras sur le tarmac de l’aéroport de Mexico, vêtu d’un bas de survêtement et d’un polo sombre, entouré de militaires dont l’un lui tenait fermement la nuque.

« Guzman Loera va retourner à nouveau à l’Altiplano », à 90 km de la capitale, d’où il s’était évadé en juillet, a déclaré la procureure générale mexicaine Arely Gomez lors d’une conférence de presse à l’aéroport, avant que Guzman ne soit emmené à bord d’un hélicoptère de l’armée.

Mme Gomez a révélé plusieurs détails de l’enquête qui a conduit à l’arrestation du fugitif, rapportant que le narcotrafiquant avait contacté des producteurs et actrices afin de réaliser un film autobiographique. C’est un « aspect important qui nous a permis de le localiser », a-t-elle précisé.

Elle a également indiqué que le fugitif avait échappé à une première arrestation en octobre après que les soldats eurent décidé de ne pas ouvrir le feu sur lui tandis qu’il fuyait au côté d’une petite fille.

Les enquêteurs surveillaient depuis décembre la maison où Guzman a été arrêté vendredi, lors d’un raid mené par les Marines mexicains. Dans la fusillade, cinq narcotrafiquants ont été tués dans des échanges de tirs et un militaire blessé.

Guzman et son chef de la sécurité ont tenté de fuir par le système de drainage de la ville, mais les Marines avaient anticipé cette réaction, a raconté la procureure. Il avait en effet employé la même tactique lors de sa fuite, près de Culiacan en 2014.

Les deux hommes ont débouché dans une rue où ils ont volé une voiture, avant d’être arrêtés. Six autres personnes ont été interpellées lors de l’opération.

‘Mission accomplie’

L’arrestation du chef du cartel de Sinaloa, âgé de 58 ans, apporte un immense soulagement au gouvernement du président Enrique Pena Nieto, humilié par son évasion rocambolesque de la prison d’Altiplano, le 11 juillet dernier. Il s’était alors enfui par un tunnel d’1,5 km creusé sous la douche de sa cellule.

« Mission accomplie: nous l’avons eu. Je veux informer les Mexicains que Joaquin Guzman Loera a été arrêté », a twitté le président Pena Nieto.

La ministre américaine de la Justice Loretta Lynch a salué un « coup porté à l’organisation internationale de trafic de drogue qu’il est suspecté d’avoir dirigée, une victoire à la fois pour les citoyens du Mexique et des Etats-Unis ».

Les Etats-Unis avaient réclamé son extradition après son arrestation en février 2014, à Mazatlan, mais le Mexique l’avait refusée.

Cette fois, la demande pourrait être acceptée. « La grande question n’est pas de savoir s’ils vont l’extrader mais quand », a déclaré à l’AFP Alejandro Hope, expert en sécurité et ancien membre des services de renseignement mexicains.

Avant de devenir l’un des hommes les plus riches de la planète, et des plus recherchés, Joaquin « El Chapo » Guzman était un simple paysan cultivant de la marijuana.

Après une première arrestation au Guatemala en 1993, il avait été incarcéré à la prison mexicaine de haute sécurité de Puente Grande (ouest), d’où il s’était évadé caché dans un panier de linge sale en 2001.

Reprenant la tête du cartel de Sinaloa, il en avait fait en quelques années l’organisation criminelle la plus puissante du Mexique, n’hésitant pas à éliminer ses rivaux.

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