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Lancement d’un fonds européen pour l’égalité hommes – femmes au travail

Le Fonds de dotation Arborus pour l’égalité professionnelle en Europe a vu le jour officiellement ce jeudi 7 avril à Bruxelles. Il promeut et soutient la parité dans les entreprises notamment grâce à la création d’un label européen. En Europe aujourd’hui, moins de 60% des femmes sont actives, et l’écart des salaires avec les hommes s’élève à 17%.

Le Comité économique et social européen accueillait, ce jeudi 7 avril, différents responsables à l’origine de la création du fond de dotation Arborus. La directrice générale, Cristina Lunghi – elle présidait déjà le club Arborus – se réjouit « de la collaboration de six entreprises, des partenaires sociaux, des associations et de personnalités politiques pour mener à bien ce projet ».

Le fonds souhaite défendre les intérêts des femmes dans les grandes entreprises européennes. Nicole Améline, présidente du fonds et ancienne ministre française de l’égalité et de la parité, propose de « mettre en avant les investissements pour le capital humain afin de préserver le modèle économique et social de l’Union Européenne, et en faire un exemple pour le reste du monde ».

Cristina Lunghi a lancé plusieurs chantiers pour arriver à ces fins. Le fonds propose un nouveau label pour homogénéiser les politiques de ressources humaines entre les sociétés, et leurs filiales. Un véritable baromètre d’indicateurs de ressources humaines. Veritas, l’organisme certificateur, procèdera à des analyses des comportements des entreprises à partir de statistiques, et d’observations sur le terrain, pour justifier l’attribution du label.

Arborus accompagnera les entreprises européennes afin de recenser et échanger les meilleures pratiques pour ensuite conseiller les compagnies en retard dans ce domaine. La construction d’un centre de formation est d’ailleurs en cours. Enfin, le fonds attribuera des bourses à des étudiants universitaires pour des études sociologiques, juridiques ou de ressources humaines.

Une forte participation des grandes entreprises


Plusieurs grandes entreprises, majoritairement françaises, ont répondu à l’appel. Annick Verdier, directrice générale des ressources humaines BNP-Paribas-Fortis, souligne que « ce label européen s’avère plus ambitieux que le label français ». Yves Menat, le directeur général de GE Energy affirme qu’il n’agit « pas par simple philanthropie. Les gens en accord avec l’éthique de l’entreprise sont plus efficaces ».

Néanmoins, le fonds Arborus ne prend pas en compte les PME qui représentent la majorité des salariés. Même si Cristina Lunghi « compte sur les grandes entreprises et leur influence sur les sous-traitants pour toucher ce secteur d’activité », les employés des petites entreprises agissent plus dans l’anonymat et ne bénéficient pas du soutien des syndicats. Le financement de toutes ces activités, par les entreprises partenaires, pose aussi des questions. Les résultats sur le terrain prouveront, ou non, la fiabilité de ce nouveau label.

Zita Gourmaï, députée européenne hongroise et membre du comité d’orientation européen du fonds Arborus milite pour des objectifs à plus long terme. Elle espère la « constitution d’une loi sur l’égalité des chances et la rédaction d’une charte du droit des femmes en Europe ».

Guillaume Bur.

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