© REUTERS/David Moir

La visite du pape en terre anglicane suscite la controverse

Benoît XVI entame ce jeudi 16 septembre une visite de quatre jours en Grande-Bretagne. Une visite au « caractère historique incroyablement important », comme l’a souligné le Premier ministre David Cameron, mais qui s’annonce mouvementée. L’Eglise catholique étant actuellement empêtrée par le scandale des prêtres pédophiles (notamment en Belgique) et un chorus contre le conservatisme du Vatican.

C’est la première fois depuis la rupture du roi Henry VIII avec la papauté de Rome qu’un Pape effectue une visite d’Etat dans le berceau de l’anglicanisme. Avant lui, seul le pape Jean Paul II y avait effectué une simple « visite pastorale » en 1982. En 1534, le roi Henry VIII s’autoproclamait chef de l’Eglise d’Angleterre, donnant ainsi naissance à l’anglicanisme. Le schisme anglican devait rendre la vie difficile aux catholiques britanniques restés fidèles à Rome. Ces derniers représentent aujourd’hui à peine 9 % de la population.

Par cette visite, Benoît XVI entend apporter son soutien aux catholiques du pays. Mais surtout procéder à la béatification du cardinal anglais John Henry Newman, un intellectuel anglican converti au catholicisme au XIXe siècle, qui constitue la raison officielle du voyage. Le Pape sera reçu ce matin par la reine Elisabeth II dans son château écossais de Holyroodhouse, puis à Londres et à Birmingham. Les temps forts de la visite papale seront retransmis en direct à la BBC.

Manifestations Des groupes de militants laïcs, des associations d’homosexuels, des survivants d’abus sexuels par le clergé catholique et des partisans de l’ordination des femmes prévoient de manifester pendant la visite du pape. Ils s’opposent à la visite du pape et régissent face à ses positions impopulaires sur des questions de société comme le non-respect des droits de l’homme, par sa politique sur la contraception, l’avortement, l’homosexualité ou l’égalité des sexes.

Financement du voyage par les contribuables

Entre 54 000 et 55 000 personnes sont attendues à la messe en plein air que célébrera Benoît XVI dimanche 19 septembre à Birmingham. C’est dix milles fidèles de moins qu’espéré. En cause, sans doute, la contribution financière réclamée aux pèlerins qui souhaitent y assister. Ils devront verser 25 livres (30 euros) pour y assister, ce que le clergé local considère comme une « contribution financière » aux coûts de ce déplacement. Le prix de cette visite a provoqué la colère des opposants à cette visite papale. Une visite qui coûterait, selon les officiels, entre 19 à 22 millions de livres (23 à 24 millions d’euros), dont une grosse moitié prise en charge par le gouvernement et l’autre par l’Eglise.

E.J.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire