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La Turquie vote à un scrutin local transformé en référendum pour Erdogan

Le Vif

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, contesté dans la rue et éclaboussé depuis des mois par de graves accusations de corruption, joue dimanche son avenir à la tête de la Turquie lors d’élections municipales aux allures de référendum.

Dans un pays chauffé à blanc par les polémiques, plus de 52 millions de Turcs vont choisir leurs maires et, en même temps, exprimer leur confiance ou leur défiance pour le maître absolu du pays depuis douze ans.

Depuis des semaines, le débat politique oppose les partisans de M. Erdogan, acclamé comme l’artisan de l’impressionnant développement économique turc, et ceux qui lui reprochent sa dérive islamiste et autoritaire. Comme en résumé, la dernière journée de la campagne électorale, âpre et violente, a illustré samedi ces fractures.

Fidèle à sa rhétorique agressive et provocatrice, M. Erdogan a appelé ses troupes à donner une « grosse claque » à ses adversaires et à « donner une leçon » aux « espions » et aux « traitres » qui complotent contre lui.

Dans sa ligne de mire, l’organisation de l’imam Fethullah Gülen, retiré aux Etats-Unis, accusée d’avoir infiltré l’Etat, notamment la police et la magistrature, et de relayer sur internet des accusations de corruption pour nuire à son gouvernement.

Cette guerre fratricide entre les deux ex-alliés de la mouvance islamo-conservatrice a connu son apogée jeudi, avec la diffusion du script d’une réunion « top secret », dans laquelle quatre hauts responsables évoquent l’opportunité, en pleine agitation électorale, d’une intervention militaire en Syrie.

Malmenés par ces révélations en cascade, le gouvernement et son chef ont répondu par des purges et des mesures autoritaires, notamment le blocage des réseaux sociaux Twitter et YouTube qui leur ont valu une pluie de critiques.

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