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La Syrie accepte « sans réserves » le plan arabe

La Syrie a accepté « sans réserves » le plan arabe de sortie de crise lors de la réunion ministérielle de la Ligue arabe ce mercredi au siège de l’organisation au Caire.

« La délégation syrienne a accepté sans réserves le plan de la Ligue arabe dans sa totalité », a déclaré un responsable de la Ligue arabe.

La réponse formelle de Damas à cette proposition intervient au lendemain de l’annonce par des médias officiels syriens d’un « accord » avec la Ligue arabe sur ce plan.

Le Premier ministre et chef de la diplomatie du Qatar Hamad ben Jassem, à la tête de la délégation de la Ligue arabe, a ensuite détaillé les dispositions du plan arabe lors d’une conférence de presse au Caire à l’issue de la réunion ministérielle. « Le plus important, c’est l’engagement de la Syrie à mettre en oeuvre cet accord. Nous espérons et nous souhaitons que seront appliqués l’arrêt total de la violence pour protéger les civils, la libération des personnes incarcérées en raison des événements actuels, l’évacuation des villes et zones en proie à des conflits armés », a déclaré M. ben Jassem.

« Si la Syrie ne respecte pas ces engagements, la délégation ministérielle se réunira à nouveau et prendra les décisions adéquates ».

De son côté, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a estimé que « l’objectif principal est de fournir une solution arabe qui envoie un message clair et crédible au peuple syrien pour une avancée qualitative dans l’arrêt de toute forme de violence et l’accès au terrain » des organisations de la Ligue arabe et des médias arabes et internationaux.

Le texte du plan prévoit en outre que « le comité ministériel arabe mènera des consultations avec le gouvernement et les différents partis de l’opposition syrienne en vue d’un dialogue national ». Il ne précise toutefois pas le lieu de ce dialogue. Ce point est pourtant sensible, le régime souhaitant qu’il soit ouvert à Damas, tandis que l’opposition réclame qu’il ait lieu en dehors du pays.

Affirmant que Damas a répondu à la proposition de la Ligue arabe « par une escalade de la répression », le Conseil national syrien (CNS), qui réunit la majorité des courants de l’opposition à M. Assad, a appelé de nouveau l’organisation panarabe à « geler l’adhésion » de la Syrie.

Les militants doutent des intentions du régime syrien

Les comités de coordination locaux (LCC), qui chapeautent les manifestations contre le régime du président Bachar al-Assad ont mis en doute jeudi les véritables intentions du pouvoir syrien.

« Nous sommes satisfaits des efforts de la Ligue arabe visant à arrêter l’effusion de sang des Syriens et à les protéger des balles tirées par l’armée et la Sécurité (…) mais nous mettons en doute l’acceptation par le régime syrien des clauses du plan » arabe, déclarent les LCC dans un communiqué.

Le plan de la Ligue arabe prévoit un arrêt total des violences, la libération des personnes arrêtées dans le cadre de la contestation et l’évacuation des villes en proie à des conflits armés, avant l’ouverture d’un dialogue entre le régime et l’opposition.

Les LCC « appellent le peuple à vérifier les intentions du régime » envers ces différents points et relèvent que s’ils sont appliqués, cela « permettra à de plus larges catégories du peuple syrien d’exprimer leurs véritables positions politiques en rejoignant les manifestants pacifiques dans les rues de Syrie ».

Pour maintenir la pression en ce sens, les LCC appellent à « organiser des manifestations et des sit-in, en particulier demain vendredi dans toutes les places et rues, et à poursuivre la lutte non-violente jusqu’au renversement du régime ».

Le Vif.be, avec Belga

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