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La Suède déclare Raoul Wallenberg officiellement mort

Sa trace se perd dans les geôles soviétiques à la fin de la Deuxième Guerre mondiale : le diplomate suédois Raoul Wallenberg, sauveur de milliers de juifs hongrois, a finalement été déclaré mort lundi par son pays natal.

« La date officielle de sa mort est le 31 juillet 1952 », a dit à l’AFP la responsable de l’administration fiscale suédoise qui tient l’état-civil, Pia Gustafsson.

« Cette date est purement formelle. Juridiquement, nous devons choisir une date au moins cinq ans après sa disparition et il y a des traces de vie jusqu’à la fin du mois de juillet 1947 », a-t-elle expliqué.

La demande officielle d’un acte de décès a été déposée par un représentant de la famille du diplomate suédois au printemps.

L’administration fiscale a ensuite respecté un délai de six mois, au cours duquel des avis de recherche, qui sont restés lettre morte, ont été publiés dans les journaux.

Né le 4 août 1912, Raoul Wallenberg, avait rejoint Budapest occupé par l’Allemagne nazie en juillet 1944 et sauvé des juifs de la mort en leur délivrant des papiers suédois aux derniers mois de l’Holocauste.

Il avait aussi frénétiquement acheté des bâtiments en Hongrie pour y loger autant de juifs que possible, et invoqué un statut extraterritorial.

Arrêté à Budapest le 17 janvier 1945 par des soldats soviétiques, il avait ensuite disparu.

En 1957, l’Union soviétique rendait public un document montrant qu’il avait été détenu à la Loubianka, le siège du KGB à Moscou, et qu’il était mort d’une crise cardiaque le 17 juillet 1947. Cette version a toujours inspiré des doutes, notamment chez des historiens selon lesquels il avait dû être exécuté.

« La demande d’un acte de décès est une manière de faire face au traumatisme que nous avons vécu, de refermer un chapitre et de passer au suivant », avait écrit sa famille dans un communiqué transmis à l’AFP pour expliquer sa démarche.

Les proches de Raoul Wallenberg, dont sa demi-soeur, Nina Lagergren, 95 ans, se battent toujours pour connaître les circonstances de son arrestation et de sa mort.

Accessoirement, l’inscription de son décès à l’état-civil permet d’ouvrir sa succession.

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