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La sex-tape gay qui aurait décrébilisé Saddam Hussein en Irak

D’anciens agents de la CIA affirment que l’agence comptait utiliser ce moyen pour décrédibiliser le président irakien dans son pays. Avant d’y renoncer.

Nous sommes en 2002-2003. A Washington, le président George W. Bush a les yeux rivés sur Bagdad. Alors que la communauté internationale résiste à la volonté américaine de lancer une offensive militaire pour déloger Saddam Hussein, la CIA regroupe des informations sur les supposées « armes de destruction massive » dont disposerait le régime irakien. Mais pas seulement… L’agence de renseignement américaine réfléchit aussi aux moyens d’attaquer la crédibilité du président aux yeux des Irakiens.

Parmi les idées jetées sur le papier, figurent la diffusion de messages télévisés ou l’interruption des programmes par l’annonce faite par un acteur déguisé en Saddam Hussein qui lâcherait les rênes du pouvoir au profit de son fils Uday, détesté par une large partie de la population, racontent des ex-agents de la CIA au Washington Post. Le but: amener les Irakiens à se soulever contre le régime et rendre l’invasion américaine plus aisée.

Le brainstorming, visiblement échevelé, a aussi donné lieu à une piste délirante: la réalisation d’une vidéo où l’on verrait Saddam Hussein avoir une relation sexuelle avec un jeune homme, « filmée comme si la caméra était cachée ».

Une autre vidéo a été tournée, affirme le quotidien américain. La personnalité visée, cette fois-là, était le fondateur d’Al Qaeda, Oussama ben Laden. On l’y verrait « avec ses copains, autour d’un feu de camp, en train de faire circuler les bouteilles d’alcool et de savourer leur conquête de jeunes garçons », raconte le site du quotidien américain, citant des anciens de Langley.

La sex tape gay de Saddam Hussein, elle, n’a cependant jamais vu le jour, faute d’accord de la hiérarchie, précise le blog Spy Talk qui s’intéresse aux dessous des services de renseignement.

L’un des agents, familier du Moyen-Orient et dont le Washington Post tire ses informations, ajoute qu’elle n’aurait, de toute façon, pas eu l’écho escompté auprès de la population irakienne. « Voir Saddam s’amuser avec de jeunes garçons n’aurait pas choqué, tout le monde s’en ficherait là-bas. Monter une telle campagne aurait seulement démontré notre méconnaissance totale de la cible », commente-t-il, suggérant que cette idée émanait de spécialistes de l’Amérique latine et de l’Asie de l’Est. « Nous pensons trop souvent que nos tabous sont universels quand ce ne sont que nos propres tabous ».

Marie Simon

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