Une installation de Gazprom à Novoprtovskoye en Sibérie. © BELGAIMAGE/Andrey Golovanov

La Russie livrera encore du gaz à l’Ukraine jusqu’à fin mars

L’Union européenne a arraché lundi un accord entre Kiev et Moscou pour assurer la poursuite des livraisons de gaz à l’Ukraine jusqu’à la fin du mois de mars et sécuriser ainsi le transit par ce pays du gaz qu’achètent les Européens, a annoncé la Commission européenne.

La Compagnie ukrainienne Naftogaz s’engage à prépayer à Gazprom en mars des achats assurant la couverture de la consommation de l’Ukraine.

Le groupe russe garantit de son côté le transit du gaz acheté par l’UE et livrera à des points agréés par les deux parties jusqu’à 114 millions de m3 par jour de cet hydrocarbure à l’Ukraine sur la base des prépaiements reçus », précise l’accord publié au terme de plusieurs heures de négociations à Bruxelles entre les ministres russe et ukrainien de l’Energie, respectivement Alexandre Novak et Volodymyr Demtchichine.

Les deux hommes sont par ailleurs convenus de traiter dans une autre enceinte leur différend sur les livraisons de gaz aux régions de Donetsk et de Lougansk, tombées aux mains des séparatistes prorusses, précise la déclaration.

« Nous sommes parvenus à faire appliquer l’accord du paquet hiver (conclu pour six mois en octobre 2014 sur le prix d’achat et les quantités livrables par Gazprom au groupe ukrainien Naftogaz) », s’est félicité dans un communiqué le vice-président de la Commission européenne chargé de l’Energie, Maros Sefcovic, artisan de cet accord.

« Je suis rassuré par le fait que les livraisons du gaz acheté par l’UE transitant par l’Ukraine sont sécurisées », a-t-il ajouté.

« Enfin, nous nous sommes entendus pour avoir de nouvelles négociations tripartites sur les suites à donner à cet accord », a-t-il conclu.

L’arrangement trouvé à Bruxelles prévoit l’ouverture de nouvelles négociations à la fin du mois de mars. L’objectif est de trouver un accord sur le prix d’achat et les quantités livrables par Gazprom au groupe ukrainien Naftogaz pour une nouvelle période dont la durée reste à déterminer.

L’UE achète chaque année près de 130 milliards de m3 de gaz à la Russie et la moitié de ces achats, soit 15% de sa consommation, transite par l’Ukraine à destination de la Pologne, de la Slovaquie, de la Hongrie, de la Roumanie, les quatre pays d’arrivée des gazoducs ukrainiens dans l’Union européenne.

L’autre moitié du gaz acheté par l’UE n’est pas soumise aux aléas des différends entre Kiev et Moscou. Elle est directement envoyée en Allemagne par Nord Stream, un gazoduc construit exclusivement pour ce pays, ou en Finlande et dans les Etats Baltes.

L’Ukraine est un très important client de Gazprom avec 26 milliards de m3 achetés chaque année, soit près de la moitié de la consommation de ce pays. L’autre moitié est assurée par la production intérieure.

Un arrêt des livraisons à l’Ukraine aurait un impact pour l’acheminement du gaz acheté par une dizaine de pays de l’UE. Les plus préoccupés sont la Slovaquie, la Hongrie et la Bulgarie, car elles dépendent à plus de 80% du gaz obtenu auprès de Gazprom pour leur consommation. Sont ensuite concernées la République Tchèque, la Hongrie, la Grèce, l’Autriche, la Slovénie, la Pologne et l’Italie, mais leur dépendance est moindre, de l’ordre de de 30%, selon les données de la Commission européenne.

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