Angela Merkel, antithèse de Donald Trump, est perçue comme la gardienne des valeurs occidentales. © CARSTEN KOALL/GETTY IMAGES

La réponse de Merkel à Trump : les Européens ont leur destin « en main »

Le Vif

La chancelière allemande Angela Merkel a affirmé lundi que les Européens avaient leur destin « en main » après les vives critiques du président élu des Etats-Unis Donald Trump à l’égard de l’Union européenne et ses louanges pour le Brexit.

« Je pense que nous les Européens avons notre destin dans nos propres mains. Je vais continuer de m’engager pour que les 27 États membres travaillent ensemble vers l’avenir (…) face aux défis du 21e siècle », a-t-elle déclaré, interrogée lors d’une conférence de presse sur le soutien de M. Trump à la sortie du Royaume-Uni de l’UE et sa prédiction de voir d’autres pays faire le même choix.

Dans un entretien aux journaux allemand Bild et britannique The Times, le président élu, qui doit prendre ses fonctions vendredi, a de plus qualifié l’Alliance atlantique « d’obsolète » et dénoncé une politique d’accueil migratoire « catastrophique » de la chancelière allemande.

Mme Merkel, dont le pays a accueilli plus d’un million de demandeurs d’asile depuis 2015, n’a pas souhaité répondre dans le détail à ces critiques, jugeant que les opinions exprimées par M. Trump étaient déjà connues.

« Mes positions sur les questions transatlantiques sont connues. Le président élu a une fois de plus exposé les siennes. Et lorsqu’il sera en fonction –ce qui n’est pas encore le cas– nous travaillerons naturellement avec le nouveau gouvernement américain et nous verrons bien quels accords nous trouverons », a-t-elle dit.

Enfin, Mme Merkel a une nouvelle fois rejeté tout amalgame entre la menace terroriste en Europe et les réfugiés fuyant la guerre en Syrie, dont des centaines de milliers ont rejoint l’Allemagne.

« Je veux séparer (la question du terrorisme) de la question des réfugiés (…) en ce qui concerne la guerre en Syrie », a-t-elle dit, soulignant que « la majorité des Syriens » ont fui « la guerre civile, les combats contre (le régime du président Bachar) al-Assad et la répression d’Assad ».

M. Trump avait jugé dans l’interview publiée dans la nuit de dimanche à lundi que les conséquences de l’accueil des demandeurs d’asile en Allemagne se sont récemment « clairement (fait) sentir », dans une allusion à l’attentat au camion-bélier contre un marché de Noël à Berlin le 19 décembre, qui a fait 12 morts et a été revendiqué par l’organisation Etat islamique.

Avant Mme Merkel, le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel avait répondu aux propos de Donald Trump sur l’UE et l’Allemagne en appelant les Européens à faire preuve « d’assurance » face au successeur de Barak Obama.

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