Un combattant enlève le drapeau de l'EI © Reuters

La propagande de l’EI affaiblie par ses revers militaires

Le Vif

La propagande de l’EI, qui a fait la preuve de son efficacité à attirer des recrues, est aujourd’hui affaiblie par les revers militaires des jihadistes en Irak et en Syrie, selon une étude américaine.

L’étude dirigée par Daniel Milton, du centre anti-terroriste de l’académie militaire de West Point, se base sur la production de documents photo et vidéo du groupe Etat islamique, une organisation qui depuis ses origines – le groupe Al Qaïda en Irak – a toujours accordé une grande importance à sa communication.

Alors que l’étude avait recensé jusqu’à 700 documents photo et vidéo produits par l’EI sur le seul mois d’août 2015, elle n’en retrouve qu’à peine 200 sur le mois d’août 2016.

« Il est clair » que l’EI  » a été forcée de réduire ses activités, en raison de la pression » qu’il subit de la part de la coalition internationale menée par les Etats-Unis, selon Daniel Milton.

Par ailleurs, sur le fond, il y a moins aujourd’hui d’images montrant le bon fonctionnement du « califat » jihadiste (écoles, bibliothèques, police, services publics…), note l’étude.

L’EI « peine à maintenir l’apparence d’un Etat fonctionnel », alors que cette apparence était considérée comme capitale dans la séduction exercée par les jihadistes.

Par ailleurs, les vidéos montrant l’exécution d’espions ont nettement augmenté dans la production de l’EI, montrant soit une certaine forme de « paranoïa » des dirigeants jihadistes, soit l’existence d’une réelle contestation interne.

Ce diagnostic de l’affaiblissement de la propagande en ligne de l’EI est partagé par de nombreux experts, a indiqué de son côté à l’AFP JM Berger, un spécialiste américain qui a notamment scruté l’utilisation de Twitter par les jihadistes.

Les propagandistes de l’EI ont été décimés par les frappes de la coalition et ont beaucoup plus de mal à utiliser des réseaux sociaux qui ont fait des efforts pour faire le ménage, explique-t-il.

« Ils ont moins de moyens de diffusion, ils sont plus difficiles à trouver » sur internet, « et le contenu lui-même est nettement moins optimiste et moins varié », a-t-il indiqué à l’AFP.

« Tout ceci devrait vraisembablement continuer à saper leurs efforts de recrutement, même si cela n’efface pas totalement le problème », a-t-il expliqué.

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