La Première ministre polonaise Beata Szydlo. © Belga

La Première ministre polonaise appelle à l’union nationale face aux « calomnies » à l’étranger.

Le Vif

La Première ministre polonaise Beata Szydlo a appelé mercredi l’opposition à présenter un front uni avec le gouvernement face aux « calomnies » dont leur pays fait l’objet à l’étranger.

« La Pologne est injustement accusée de choses qui n’existent pas dans notre pays (…) de violer les principes de l’Etat de droit. Ce n’est pas vrai. La démocratie se porte bien en Pologne », a lancé Mme Szydlo devant le parlement. Elle présentait la position de Varsovie en prévision d’un débat au parlement européen à Strasbourg le 19 janvier, où elle sera présente.

A plusieurs reprises, elle a remercié les chefs de tous les groupes parlementaires, qu’elle avait rencontrés la veille, d’avoir accepté de « discuter des problèmes polonais dans la maison polonaise », affirmant que chaque fois que ces problèmes « avaient été transportés à l’extérieur, cela s’est très mal terminé ».

« Aujourd’hui, il faut mettre de côté nos querelles, former un seul rang et discuter comment faire pour que la situation internationale soit stable. Je remercie les chefs des groupes parlementaires de vouloir parler d’une seule voix dans les questions fondamentales », a-t-elle dit.

Sans contester le besoin de défendre l’image du pays à l’étranger face à des déclarations telles que celle de Martin Schulz, président du Parlement européen, sur la possible « poutinisation » de la Pologne, des orateurs de l’opposition ont répliqué vigoureusement au discours de Mme Szydlo.

« Ce n’est pas la Pologne qui est calomniée, ni ses citoyens. Ce sont nos partenaires qui s’inquiètent de vos actions. C’est votre responsabilité à vous », a lancé Rafal Trzaskowski, député de la Plateforme civique, au nom du principal parti de l’opposition centriste.

« C’est vous qui montez des coups de force contre le Tribunal constitutionnel, contre les médias publics, contre la fonction publique, qui préparez aujourd’hui un autre coup de force contre l’indépendance du parquet », a-t-il affirmé.

Les conservateurs « récoltent les fruits de leur propre action », a renchéri un autre ténor de l’opposition, le libéral Ryszard Petru.

Dans sa réponse, Mme Szydlo a déclaré qu’à Strasbourg « elle ne compte pas écouter humblement » les critiques adressées à la Pologne. « Je ne conduirai pas notre politique étrangère à genoux », a-t-elle ajouté, « cette époque est révolue ».

L’intervention de Mme Szydlo coïncide avec un « débat d’orientation » à la Commission européenne à Bruxelles sur les lois controversées adoptées par le parlement de Varsovie sur les médias et le Tribunal constitutionnel.

Elle a indiqué s’être entretenu lundi avec le président de la Commission Jean-Claude Juncker. Ce dernier a dit, a-t-elle précisé, que « la discussion actuelle doit s’arrêter à l’étape de vérification de textes légaux et d’explications ».

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire