© Reuters

La police parisienne a maquillé les chiffres de la délinquance

Le Vif

La police parisienne a maquillé pendant plusieurs années les chiffres de la délinquance dans la capitale afin de présenter une image plus flatteuse de son activité, révèle un rapport confidentiel.

Mis sous pression par le pouvoir politique et notamment par Nicolas Sarkozy, ancien ministre de l’Intérieur puis président de la République (2007-2012), soucieux de démontrer l’efficacité de sa politique en matière de sécurité, la préfecture de police de Paris en est venue à escamoter des faits de délinquance, selon ce rapport de l’Inspection générale de l’administration (IGA). Cambriolages enregistrés comme simples dégradations, report des enregistrements de plainte d’un mois sur l’autre, ou même destruction pure et simple de certains faits sont pointés.

Ces pratiques ont fortement diminué depuis l’arrivée au ministère de l’Intérieur en mai 2012 du socialiste Manuel Valls, qui a réclamé une politique de « transparence », même si elles ont perduré par endroits, précise le document. Le rapport avait été commandé par le préfet de police de Paris Bernard Boucault, en septembre 2012. Ses auteurs ont mis à nu un système mis en place depuis plus d’une dizaine d’années et monté en puissance à partir de 2008, visant à minorer la délinquance.

Selon une source proche du dossier, près de 16.000 faits de délinquance ont ainsi disparu en 2011 à Paris. Ce document fait écho à un autre rapport de l’IGA publié en juillet 2013 qui avait conclu à la disparition entre 2007 et 2012 de près de 130.000 faits de délinquance sur l’ensemble du territoire, des « anomalies » que l’Inspection générale attribuait à la politique du chiffre pratiquée sous Nicolas Sarkozy.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire