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La peine de mort est-elle en train de disparaitre aux États-Unis ?

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Les récentes actualités sur les méthodes d’exécution des prisonniers aux États unis ont occulté une autre réalité, souligne l’Obs sur son site internet. Le nombre d’exécutions est en forte baisse depuis quinze ans.

Lundi dernier, l’Utah annonçait un retour du peloton d’exécution comme moyen d’appliquer la peine de mort, et ce, pour pallier le manque de produits d’injection létale. Dans l’Oklahoma, en février, la possibilité d’utiliser à nouveau une ancienne chambre à gaz a été évoquée par des élus du Sénat.

Ces nouvelles ont fait grand bruit, mais ont surtout occulté une autre réalité : le nombre d’exécutions est en baisse aux États-Unis. En effet entre 2000 et 2014, le nombre d’exécutions annuelles a baissé de deux tiers, passant de 98 à 35.

On constate d’ailleurs aujourd’hui que les exécutions ont lieu principalement (80 %) dans trois États : le Texas, le Missouri et la Floride. Là où avaient lieu autrefois les lynchages, selon le professeur de droit, Franklin Zimring.

Selon L’Obs, on assiste à une abolition progressive de la peine de mort depuis environ 15 ans. Elle correspond paradoxalement avec le début de la présidence de Georges W. Bush, pourtant partisan de ce type de peine. Il n’y serait toutefois pour rien. Ce serait le nombre grandissant de tests ADN, qui auraient permis d’innocenter des personnes condamnées à mort, qui ferait changer peu à peu l’opinion publique sur le sujet.

Ainsi, depuis une quinzaine d’années, des moratoires ont été mis en place et la peine de mort est peu à peu remplacée par des peines de prison à perpétuité. La Cour Suprême a interdit la peine capitale pour les personnes handicapées et les mineurs et six États l’ont abolie ces sept dernières années.

Selon L’Obs, c’est surtout grâce au travail des organisations militantes que l’ont peu aujourd’hui faire ce constat. Elles ont en effet prouvé qu’il était possible que des innocents soient exécutés, elles ont démontré qu’un condamné à mort coûte très cher, car son procès est plus long et implique un grand nombre d’experts. Enfin, elles ont montré que la peine de mort n’avait aucun pouvoir dissuasif et mis en lumière les accidents lors d’exécutions qui ont tourné à l’agonie.

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