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La Norvège vise une politique d’asile « parmi les plus sévères »

Le Vif

La Norvège a annoncé mardi son intention de refouler tous les réfugiés arrivant d’un autre pays de l’espace Schengen, en premier lieu la Suède, affirmant viser une politique d’asile « parmi les plus sévères en Europe ».

La mesure fait l’objet d’un vaste projet de loi sur l’immigration présenté par le gouvernement de droite, qui s’était assuré en novembre l’assentiment de ses alliés du centre et de l’opposition travailliste pour le faire adopter au Parlement.

Selon ce projet de loi, les forces de l’ordre pourront refuser l’entrée sur le territoire national de toute personne se présentant à la frontière sans visa et avec l’intention déclarée de demander l’asile depuis un pays signataire, comme la Norvège, de la Convention de Schengen. Cela concerne surtout les migrants arrivant depuis la Suède, comme la grande majorité des quelque 30.000 personnes ayant déposé une demande d’asile en Norvège cette année.

L’espace Schengen implique cependant que la circulation est libre à la frontière suédo-norvégienne. Et la Norvège n’a pas pour l’heure de projet de contrôles d’identité systématiques semblables à ceux imposés à la frontière avec la Russie. Un membre du Conseil norvégien pour les réfugiés a estimé que ce n’était « pas une bonne mesure ». « La Norvège choisit une politique isolée, en refusant de voir que si tous les pays de l’espace Schengen bloquaient de cette manière les réfugiés, ceux-ci se retrouveraient tous coincés en Grèce et en Italie », a-t-il ajouté.

Pour la ministre de l’Immigration et de l’Intégration, Sylvi Listhaug, membre du Parti du progrès (droite populiste et anti-immigration), le projet de loi améliorera la situation des réfugiés. « Nous allons avoir une politique d’asile qui sera parmi les plus sévères en Europe. Et c’est tout à fait nécessaire pour que nous puissions recevoir, installer et intégrer ceux qui viennent ici », a-t-elle déclaré à l’agence de presse NTB.

Le projet de loi prévoit par ailleurs d’aligner les prestations sociales versées aux demandeurs d’asile sur celles des pays voisins afin qu’elles ne soient pas trop attrayantes, d’accélérer le traitement de certains dossiers et le renvoi des personnes déboutées, de limiter l’accès aux permis de séjour permanents, et de durcir les conditions du regroupement familial.

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