Evguenia Davitachvili © Capture d'écran YouTube

La mystérieuse guérisseuse du Kremlin est morte

La légendaire astrologue russe Djouna, guérisseuse secrète du Kremlin à l’époque soviétique devenue star des médias dans les années 1990, est morte lundi à Moscou à l’âge de 65 ans, a-t-on appris auprès de ses proches.

Née dans la région de Krasnodar (sud-ouest), Evguenia Davitachvili, son vrai nom, « a été la guérisseuse secrète du Kremlin, cela a été une Raspoutine version femme dans les années 1980 », a indiqué à l’AFP le producteur musical Igor Matvienko, qui a été son mari « pendant un mois » à la fin des années 1980. Elle mettait volontiers en avant ses origines orientales, se faisant appeler « princesse assyrienne ». Astrologue, elle avait notamment eu pour clients le numéro un soviétique Léonid Brejnev, mort en 1982, et le ministre soviétique des Affaires étrangères Edouard Chevardnadzé qui a occupé ce poste entre 1985 et 1991, se souvient M. Matvienko, ajoutant qu’elle « n’a jamais dévoilé » le contenu de ses consultations. A l’époque, des limousines du Kremlin venaient régulièrement la chercher dans son appartement près de la rue de l’Arbat, devenu un salon de chic où « les dirigeants du Kremlin et les artistes se bousculaient », ajoute le musicien, de 11 ans plus jeune que Djouna. « Quasiment tout le Politburo (organe suprême du Comité Central du Parti communiste de l’URSS, ndlr) a été à notre mariage célébré en plein centre de Moscou », se souvient M. Matvienko, qui s’est vu lui-même soigner « son genou par un simple geste de la main » de sa femme. Également peintre et poétesse, la guérisseuse, a été la fondatrice en 1990 d’une Académie internationale des sciences occultes. Elle est sortie de l’ombre avec l’éclatement de l’URSS fin 1991, en répondant volontiers aux questions des médias russes. Djouna vivait retirée, ayant disparu de la scène publique depuis la mort de son fils Vakhtang dans un accident de voiture en 2001.

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