Les gardes-côtes aident les migrants à débarquer au port de Palerme, Sicile, le 18 avril 2015 © Reuters

La marine italienne peu enthousiaste à l’idée de repousser les migrants

Un haut responsable de la marine italienne a exprimé mardi ses réticences à l’idée de repousser les migrants, qui tentent chaque jour de traverser la Méditerranée, à l’instar de ce que font les autorités australiennes.

Certains, dont les responsables australiens, ont suggéré pareille méthode en Europe pour mettre un terme au flux croissant de migrants embarquant en Libye pour gagner l’Europe, et au cortège de morts et de victimes qui l’accompagne.

Mais l’amiral Donato Marzano, qui recevra vendredi à Naples des haut-responsables des marines européennes, considère que ce n’est tout simplement pas faisable, d’un point de vue moral mais aussi pratique, car il faudrait escorter les embarcations de fortune dans lesquelles embarquent les migrants, hommes, femmes et enfants, vers les côtes d’un pays en plein conflit.

« Je suis un marin qui a passé 20 ans sur des bateaux. Si je trouve un bateau à la dérive, je suis désolé, mais je ne fuis pas », a-t-il assuré. « J’interviens pour sauver les gens en mer. Je ne sais pas si cela reflète ma culture italienne, mais je sais à coup sûr que c’est du droit international. Un bateau en difficultés, qu’il soit chargé de migrants ou qu’il s’agisse d’un cargo, doit être secouru », a-t-il encore expliqué.

Les Européens ont pris langue avec les Australiens au sujet de leur politique de refoulement des bateaux de migrants et candidats à l’asile arrivant sur leurs rivages, a affirmé lundi le Premier ministre australien Tony Abbott, s’attirant un désaveu de la Commission européenne. « Je ne suis pas au courant de tels contacts », a réagi la porte-parole de la Commission chargée de l’Immigration, Natasha Bertaud, dans un point de presse.

« Plus généralement, l’Union européenne applique le principe de non refoulement », prescrit par les règles internationales en matière d’asile, a-t-elle ajouté. « Nous n’avons pas l’intention de changer cela, donc bien évidement le modèle australien ne pourra jamais être un modèle pour nous », a-t-elle affirmé.

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