© youtube

La liste des victimes de l’ex-infirmier allemand pourrait être bien plus élevée

L’ex-infirmier allemand déjà condamné à la perpétuité pour deux meurtres de patients et qui en revendique des dizaines d’autres, est désormais soupçonné d’au moins 33 homicides, et le nombre de victimes pourrait être « bien plus élevé », ont annoncé mercredi les enquêteurs.

Au total, le parquet d’Oldenburg et les enquêteurs soupçonnent Niels H., 39 ans, d’avoir tué par injections au moins 33 patients dans une clinique de Delmenhorst (nord), selon les résultats d’analyses menés sur les restes de 99 patients exhumés et communiqués lors d’un point presse.

En avril, le Parquet avait évoqué le chiffre de 24 morts suspectes. Par ailleurs, Niels H. a également reconnu devant les enquêteurs avoir empoisonné plusieurs autres patients dans un établissement d’Oldenburg où il a aussi travaillé, sans en préciser le nombre.

Plusieurs centaines de dossiers de patients décédés à Oldenburg pendant la période où Niels H. y travaillait vont être désormais épluchés et pourraient, le cas échéant, conduire à de nouvelles exhumations, selon les enquêteurs. « Nous partons du principe que le nombre réel des victimes de Niels H. est bien plus élevé », a estimé le procureur d’Oldenburg Thomas Sander. « L’horreur ne s’arrête pas. Les investigations ne peuvent encore être closes », a déclaré le chef de la police d’Oldenburg, Johann Kühme. Niels H. fera « évidemment » l’objet d’une nouvelle procédure d’inculpation englobant l’ensemble des meurtres qui lui seront reprochés, a indiqué la procureure Daniela Schiereck-Bohlmann.

Niels H. avait été condamné le 26 février 2015 à la perpétuité pour avoir tué deux patients. Il purgeait déjà une peine de sept ans et demi de prison pour une tentative de meurtre. L’homme avait confessé auprès d’un psychiatre une cinquantaine d’homicides, entraînant l’ouverture de nouvelles investigations en janvier 2014. Fin 2014, il avait évoqué devant un psychiatre une soixantaine de tentatives, poussant la justice à ouvrir une vaste série d’analyses. Pendant son procès à Oldenbourg, Niels H. avait présenté ses excuses aux proches des victimes. Les piqûres servaient à amener les patients au seuil de la mort, afin de démontrer sa capacité à les ramener à la vie, avait-il expliqué, invoquant comme autre mobile « l’ennui ». L’affaire avait éclaté en 2005, lorsqu’il avait été surpris par une collègue en train de faire une piqûre non prescrite à un patient dans la clinique de Delmenhorst, ce qui lui avait valu en 2008 sa première condamnation pour tentative de meurtre.

Contenu partenaire