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La jirga de la paix s’est ouverte en Afghanistan

La grande assemblée traditionnelle rassemblant les chefs de tribus afghanes s’est ouverte ce mercredi matin à Kaboul, et a déjà été perturbée par les talibans qui voient cette réunion d’un très mauvais oeil.

La jirga de la paix, une assemblée traditionnelle de chefs des tribus afghanes et de représentants de la société civile, s’est ouverte mercredi matin à Kaboul pour trois jours de débats visant à chercher des solutions pour mettre fin à la guerre. La session a débuté par une lecture du Coran devant 1600 représentants d’ethnies, tribus, pouvoirs locaux et ONG, ainsi que des diplomates étrangers, réunis sous une immense tente dressée dans une université de Kaboul.

Cette assemblée traditionnelle est la troisième depuis la chute des talibans fin 2001. Les précédentes avaient visé à doter le pays d’un leader provisoire (Hamid Karzaï, élu depuis à deux reprises à la tête du pays) et d’une constitution. La « Jirga consultative nationale de paix » doit cette fois-ci évoquer les mesures à prendre pour tenter de sortir le pays d’une guerre qui fait plus de morts chaque année parmi les civils mais aussi parmi les forces internationales.

Après le discours d’ouverture de M. Karzaï, les participants seront divisés en 28 groupes de travail qui plancheront trois jours durant sur les questions posées par le président. La jirga se terminera vendredi soir par une prise de parole de M. Karzaï.

Les talibans n’aiment pas la jirga

A la différence des « loya jirga » qui, conformément à la constitution, ont des prérogatives ayant force de loi, cette jirga n’est qu’une assemblée consultative. Mais les talibans, qui n’ont pas été invités, l’ont déjà dénoncée comme un outil de « propagande » des « forces d’invasion ».

Ils ont d’ailleurs revendiqué les attaques à la roquette et à l’arme légère qui ont visé dès mercredi matin la jirga de la paix. « Quatre kamikazes sont montés au sommet d’un immeuble près de la tente de la jirga » et la menaçaient, a déclaré Zabihullah Mujahid, un porte-parole des talibans. « Ils utilisent des roquettes, des armes légères et portent des ceintures d’explosifs », a ajouté M. Mujahid. « Ils résistent et les combats sont en cours », a-t-il souligné.

Le ministère de l’Intérieur avait annoncé auparavant que la police avait encerclé des « terroristes » retranchés dans une maison près de l’université où se déroule la jirga de la paix. Auparavant, trois explosions, dont deux causées par des roquettes, ainsi que des tirs d’armes légères avaient retenti près de la jirga.

Finalement, deux des talibans kamikazes, portant une burqa, ont été tués et un te a été arrêté par la police près de l’université
de Kaboul où se tient la jirga de la paix, a indiqué l’organisateur de la jirga, Ghulam Farouq Wardak. « Trois kamikazes portant des burqas sont entrés dans une maison en construction. Ils ont tiré au lance-roquettes sur la tente », a déclaré M. Wardak, qui est aussi ministre de l’Education. Les roquettes n’ont pas atteint leur cible. « Deux kamikazes ont été tués, ils ont payé pour leurs crimes. Le troisième a été capturé », a ajouté M. Wardak.

LeVif.be, avec Belga

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