Antonio Guterres © REUTERS

La guerre en Syrie, un « cancer à l’échelle mondiale »

Le conflit syrien « s’est transformé en un cancer à l’échelle mondiale », a estimé mercredi le prochain patron des Nations unies Antonio Guterres, exprimant l’espoir que la Russie et les Etats-Unis allaient « surmonter leurs divergences » pour y mettre fin.

Cette guerre « provoque non seulement la souffrance du peuple syrien », mais engendre aussi des « réactions violentes qui conduisent même dans certains cas à des actes terroristes », a-t-il déclaré dans un entretien exclusif à la chaîne de télévision portugaise SIC.

Face à cette « menace mondiale », les grandes puissances devraient « décider de mettre un terme au conflit », car « sans appuis extérieurs », les « Syriens à eux seuls ne seront pas en condition de le poursuivre éternellement », a-t-il fait valoir.

Le Portugais, qui succèdera le 1er janvier au Sud-Coréen Ban Ki-moon, s’est déclaré « prêt à apporter son aide » et à « créer des ponts et des mécanismes de dialogue » pour permettre d’améliorer « des relations de méfiance ». Début décembre, M. Guterres avait cependant reconnu que « le secrétaire général n’est pas le maître du monde » dans la mesure où c’étaient les cinq grandes puissances membres du Conseil de sécurité qui menaient le jeu.

Celui-ci reste profondément divisé entre les occidentaux et la Russie. Le régime syrien, soutenu par la Russie, avait annoncé jeudi dernier avoir repris le contrôle total d’Alep, deuxième ville du pays, remportant sa plus grande victoire face aux rebelles depuis le début de la guerre en 2011.

Par ailleurs, Antonio Guterres a exprimé mercredi le souhait de rencontrer désormais « dès que possible » Donald Trump. »J’ai eu une excellente réunion de travail avec le président Poutine et j’espère que ce sera aussi le cas avec Donald Trump. J’ai certainement tout intérêt à lui rendre visite dès que possible », a-t-il indiqué dans un entretien exclusif à la chaîne de télévision portugaise SIC.

« Les Etats-Unis sont non seulement le principal bailleur de fonds de l’ONU, mais aussi un élément fondamental dans toutes ses actions », a-t-il poursuivi, avant de se déclarer « déterminé à établir un dialogue constructif avec la future administration américaine ».

De l’avis de nombreux diplomates à l’ONU, l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis risque de compliquer la tâche de M. Guterres, qui succèdera le 1er janvier au Sud-Coréen Ban Ki-moon. M. Trump avait ainsi prévenu vendredi que « les choses seront différentes à l’ONU » après son arrivée à la Maison Blanche le 20 janvier, réagissant à l’adoption d’une résolution au Conseil de sécurité contre les colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens.

En outre, le prochain président des Etats-Unis n’a pas caché son scepticisme sur la lutte contre le réchauffement climatique, cheval de bataille de Ban Ki-moon, laissant entendre qu’il allait remettre en question l’accord conclu il y a un an à Paris.

Interrogé sur ce point, M. Guterres a estimé que « le nouveau gouvernement adoptera certainement une position différente » de la politique menée jusqu’ici par Barack Obama, mais qu’il ne fallait pas s’attendre à une « évolution radicale » de la société américaine en matière d’environnement.

Belga

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