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« La Grèce n’est pas l’Espagne », clame Podemos

Le parti antilibéral espagnol Podemos, allié du grec Syriza, a repris mardi l’expression de la droite, « La Grèce n’est pas l’Espagne », assurant que même avec Podemos au pouvoir les difficultés que connaît Athènes ne seraient pas possibles en Espagne.

« La Grèce (et l’économie grecque) n’est pas l’Espagne », a déclaré le responsable du parti de gauche radical chargé de l’économie, Nacho Alvarez, lors d’une conférence de presse.

Estimant comme d’autres membres de Podemos que l’accord conclu entre le gouvernement du Premier ministre grec Alexis Tsipras et l’Union européenne, « n’est pas un bon accord », passant outre la volonté des Grecs, il a rejeté le scénario d’un effondrement de l’économie prédit par la droite en cas d’arrivée au pouvoir de Podemos après les élections législatives de fin d’année.

« La Grèce et l’Espagne ont des économies très différentes qui par conséquent impliquent des situations très différentes », a-t-il insisté, considérant que la Grèce, écrasée par sa dette, avait dû accepter les conditions des créanciers « faute de marge de manoeuvre pour appliquer les politiques demandées par la société ».

« L’Espagne en revanche a suffisamment de marge de manoeuvre », a-t-il déclaré avant de plaider pour une politique mettant fin aux coupes claires en matière de santé et d’éducation mais de poursuite d’une réduction du déficit public, même plus lente.

« Podemos et Syriza ont des orientations économiques différentes », a même insisté le responsable.

Début juillet, ce même responsable avait déjà assuré que Podemos ne ferait « rien qui mettrait en danger le pays ».

« Compte tenu des revenus tirés du changement de cycle économique, il est possible d’envisager une réduction du déficit public plus progressive », a-t-il encore dit en évoquant l’exemple de la France.

Podemos, devenu la troisième force politique du pays, défend en revanche une restructuration des dettes des ménages, étouffés par les crédits à taux variables et un chômage touchant encore presque un quart de la population active (23,78%), a-t-il rappelé mardi.

Mais le parti antilibéral s’abstient depuis des mois de toucher au sujet plus sensible de la dette publique.

L’Espagne a renoué avec la croissance en 2014 (+1%) et devrait selon les prévisions du gouvernement continuer sur cette lancée en 2015 (+3,3%). Madrid s’est fixé pour objectif de ramener le déficit en-dessous des 3% en 2016. Sa dette publique atteindra fin 2015, 98,5% du PIB, contre plus de 177% en Grèce.

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