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La Grèce en grève contre l’austérité pendant le sommet européen

La Grèce tourne au ralenti ce jeudi suite à un appel à la grève générale des syndicats – le quatrième de l’année – pour protester contre l’austérité, le jour où les dirigeants européens se réunissent à Bruxelles.

Les services publics et les transports sont fortement perturbés, avec des trains et des ferries supprimés, ainsi que des vols annulés, les deux principaux syndicats GSEE et Adedy souhaitant envoyer le message qu’une troisième année consécutive de coupes budgétaires massives ne pourra pas être supportée par les Grecs. Des manifestations sont prévues à Athènes à partir de 08H00 GMT, ainsi qu’à Salonique (nord).

De son côté, le gouvernement de coalition dirigé par le Premier ministre conservateur Antonis Samaras continue de discuter avec la « troïka » (comprenant Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) sur les derniers détails du programme d’ajustement économique, passant par de nouvelles coupes budgétaires, à mettre en place en échange d’un prêt de 31,5 milliards d’euros.

Mercredi soir, l’exécutif européen a indiqué que les représentants de la troïka avaient quitté la Grèce à l’issue de discussions « fructueuses ». Les autorités grecques et la troïka « se sont mises d’accord sur les principales mesures nécessaires pour (…) ouvrir la voie à une finalisation de l’examen ».

Lors du sommet européen jeudi et vendredi, la Grèce ne devait toutefois pas être évoquée, le rapport de la troïka préalable au déblocage des 31,5 milliards d’euros n’étant pas prêt.

Les enjeux du sommet européen Les dirigeants des 27 pays de l’Union européenne se retrouvent jeudi et vendredi à Bruxelles pour un sommet qui, pour la première fois depuis longtemps, ne sera pas une réunion de crise. Ce sera l’occasion de discuter et de réfléchir à l’avenir de l’union économique et monétaire. Sauf coup de théâtre, il s’agira d’un sommet « d’étape » où aucune décision n’est attendue sur les dossiers chauds du moment: aide à l’Espagne et crise grecque.

Selon des sources européennes, une demande formelle d’aide de Madrid pour est désormais probable, mais elle ne devrait pas intervenir avant la semaine prochaine. Et même si la Grèce sera sans aucun doute évoquée, le rapport de la troïka de ses créanciers (UE, BCE et FMI), préalable au déblocage d’une tranche d’aide de 31,5 milliards d’euros, ne sera pas prêt pour le sommet. La troïka, qui a quitté Athènes mercredi, a dit espérer un accord avec les autorités grecques « dans les prochains jours ».

C’est sur la supervision unique des banques dans la zone euro que les débats risquent d’être les plus animés car de nombreux désaccords subsistent entre Paris et Berlin, tant sur le calendrier que sur la forme. L’Allemagne défend une mise en place pas à pas de ce mécanisme adossé à la BCE, quand Paris pousse à avancer « le plus vite possible ». La mise en place d’un superviseur bancaire est d’autant plus importante que c’est la condition d’une recapitalisation directe des banques par le pare-feu de la zone euro, le MES. Cette possibilité intéresse au plus haut point l’Espagne, qui craint de voir l’aide financière pour ses banques alourdir sa dette publique.

Jeudi, le président de l’UE, Herman Van Rompuy, présentera son rapport intérimaire assorti de propositions pour approfondir l’Union économique et monétaire. L’idée est d’aboutir à des décisions lors du sommet programmé en décembre. Les 27 débattront en particulier la proposition de budget central de la zone euro. Londres y voit un argument pour réduire sa part dans le budget pluriannuel de l’UE, qui sera discuté lors d’un autre sommet fin novembre. Berlin souhaite que cette capacité budgétaire reste limitée, tandis que Paris la voudrait plus ambitieuse.

Le sommet, qui commencera jeudi à 17H00 (15H00 GMT); se poursuivra vendredi matin avec des sujets diplomatiques, en particulier l’Iran, la Syrie et le Mali.

Le Vif.be, avec Belga et l’Expansion.com

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