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La France et la Belgique traquent le braqueur évadé de la prison de Sequedin

Le Vif

Mandat d’arrêt européen et mobilisation des polices françaises et belges: les grands moyens étaient déployés dimanche pour retrouver un braqueur qui s’est évadé samedi d’une prison dans le nord de la France à 15 km de la frontière belge.

Dimanche, une centaine d’enquêteurs étaient à l’affut du moindre indice concernant Redoine Faïd, 40 ans, sous le coup d’un mandat d’arrêt européen annoncé la veille par la ministre française de la Justice, Christiane Taubira.

Détenu à la prison de Sequedin près de Lille, il s’est enfui samedi matin empruntant deux voitures successives, après avoir pris en otage quatre gardiens de prison qui ont été relâchés.

Grand amateur de films d’action américains, Redoine Faïd a fait usage « d’armes et d’explosifs à l’intérieur de la prison », affirme le syndicat CGT pénitentiaire. Au total, cinq explosions auraient détruit cinq portes de l’établissement, selon une autre source syndicale. Les syndicats ont dénoncé « un acte de guerre ».

La Belgique est particulièrement mobilisée, puisque la maison d’arrêt se situe à quelques kilomètres seulement de la frontière belge.

Les informations concernant le fugitif ont été données « à l’ensemble des services de police avec une très grande vigilance », a indiqué la ministre belge de l’Intérieur, Joëlle Milquet.

Les gares et les aéroports belges sont particulièrement surveillés par les équipes de la FAST (Fugitive Active and Asset Search Team), spécialisée dans la recherche des condamnés échappés de prison et des suspects en fuite, mais aucun barrage ou dispositif de recherche spécifique n’a été ordonné, selon Kaatje Natens, porte-parole de la police fédérale.

Par ailleurs, en France, un frère du braqueur a été placé en garde à vue toute la journée de dimanche avant d’être relâché, a-t-on appris auprès du procureur de Lille, Frédéric Fèvre.

Il s’était notamment rendu au parloir samedi matin, avant l’évasion du malfaiteur, mais n’avait pas eu de contact avec son frère, a précisé le procureur de Lille, ajoutant que la justice ne veut « négliger aucune piste ».

« C’est une enquête minutieuse qui a débuté. Manifestement, il (Redoine Faïd) a bénéficié d’une ou plusieurs complicités. Le rôle des enquêteurs va être maintenant de déterminer comment dans la prison il a pu se retrouver en possession d’explosifs et d’une arme », a dit le procureur.

Redoine Faïd était détenu depuis mi-2011 pour une tentative d’attaque à main armée qui avait coûté la vie à une policière municipale en mai 2010. « Le cinéma a été pour moi un mode d’emploi pour braquer », avait-il confié à la télévision en 2010 en présentant un livre, affirmant qu’il était repenti. Il a travaillé un temps comme cadre commercial dans la région de Paris.

Fiché comme détenu particulièrement signalé (DPS) et devant à ce titre faire l’objet d’une vigilance accrue, Redoine Faïd était « en détention commune », dans « un bâtiment qui ne présente pas en termes de sécurité des mesures supplémentaires », a expliqué Etienne Dobremetz, représentant régional du syndicat l’Ufap/Unsa Justice.

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