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La France dit adieu à « mademoiselle »

Une circulaire française datée de ce mardi demande la disparition des termes « mademoiselle », « nom de jeune fille » et « nom d’épouse » des formulaires administratifs. Mais les associations féministes attendent des résultats concrets.

Les associations féministes étaient parties en guerre contre la petite case en trop. Une nouvelle circulaire des services du Premier ministre, datée de ce mardi, demande sa disparition. Le terme « mademoiselle », ainsi que le « nom de jeune fille » ou le « nom d’épouse », devraient ainsi disparaître des formulaires administratifs.

Une petite victoire pour Osez le féminisme! et les Chiennes de garde, qui avaient lancé en septembre une campagne contre une case qui oblige les femmes à préciser leur statut marital. « Cela montre qu’il y a eu un vrai débat sur le sujet et que la campagne a trouvé un écho dans la population et auprès des politiques », se félicite Thalia Breton, porte-parole d’Osez le féminisme!. D’ailleurs, en novembre, la ministre des Solidarités Roselyne Bachelot, en charge du droit des femmes, avait déjà déclaré avoir demandé au Premier ministre François Fillon la disparition du terme « mademoiselle ».

Bienvenue « madame »

Mais Thalia Breton préfère rester prudente et attend de voir les résultats d’une circulaire qui n’est pas la première publiée sur le sujet. « Au gouvernement et aux services administratifs de veiller à son application. Sinon, nous les interpellerons autant qu’il le faudra », prévient-elle. Le document de ce mardi rappelle d’ailleurs que, « par le passé, plusieurs circulaires ont appelé les administrations à éviter l’emploi de toute précision ou appellation de cette nature ». Matignon invite donc les ministres concernés et les préfets à « donner instruction » aux administrations « d’éliminer autant que possible de leurs formulaires et correspondances les termes ‘mademoiselle’, ‘nom patronymique’, ‘nom d’épouse’, et ‘nom d’époux' ». Ils seront remplacés par « madame », « pris comme l’équivalent de ‘monsieur’ pour les hommes, qui ne préjuge pas du statut marital de ces derniers », par « nom de famille » et par « nom d’usage ».

Les formulaires déjà imprimés pourront toutefois être utilisés « jusqu’à épuisement des stocks ». Reste à savoir si les administrations joueront le jeu, et si les entreprises et les organismes privés, qui ne sont pas concernés par la circulaire, leur emboîteront le pas. Même si l’utilité de préciser votre célibat pour acheter un billet de train est incontestable. Non?

Lucie Soullier

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