François Hollande a dévoilé sur les lieux de la tuerie de Charlie une plaque à la mémoire des victimes. © Belga

La France commémore les attentats de janvier 2015 à Paris

Le Vif

La France a lancé mardi les commémorations des attentats qui ont meurtri Paris en 2015 et exposé la vulnérabilité du pays à la menace terroriste, par un hommage aux victimes des attaques jihadistes de janvier contre Charlie Hebdo, des policiers et des juifs.

Le président François Hollande qui, depuis un an, se présente en « père de la Nation », a d’abord dévoilé sur les lieux de la tuerie de Charlie une plaque « à la mémoire des victimes de l’attentat terroriste contre la liberté d’expression » perpétré le 7 janvier 2015.

Accompagné de la maire de Paris Anne Hidalgo et du Premier ministre Manuel Valls, il a ensuite dévoilé une autre plaque sur un boulevard proche, où un policier, Ahmed Merabet, avait été abattu peu après par les frères jihadistes Saïd et Chérif Kouachi.

Le chef de l’Etat a renouvelé le même geste aux abords d’un supermarché casher de l’est de Paris, cible le 9 janvier d’une attaque perpétrée par un troisième tueur, Amédy Coulibaly, qui a exécuté trois clients et un employé juif.

Dépôts de gerbe et minutes de silence: les cérémonies, en présence des proches des victimes, ont été marquées par une grande sobriété.

Un couac les a entachées: le nom du dessinateur Georges Wolinski a été écorché en « Wolinsky » sur la plaque commémorant les morts de Charlie Hebdo, qui a dû être voilée de noir en attendant son remplacement promis dans les 48 heures, selon la mairie de Paris.

Wolinski figurait parmi les 11 morts de la tuerie de l’hebdomadaire satirique, avec d’autres caricaturistes vedettes comme Charb, le patron de la rédaction, ainsi que son policier garde du corps, Franck Brinsolaro.

La veuve de ce dernier vient de déposer plainte contre X pour « homicide involontaire » en pointant des « manquements » des services de renseignements.

« Pour moi, Franck a été sacrifié, il n’y a pas d’autres mots. Il voyait les dysfonctionnements, il regrettait le manque de sécurité dans les locaux, il disait que c’était une passoire », a accusé Ingrid Brinsolaro lundi.

« Elle a exprimé son chagrin, son désarroi », il faut « le respecter » et que « les questions qu’elle pose fassent l’objet de réponses », a réagi mardi le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, assurant toutefois que la sécurité au siège de Charlie avant l’attentat était adaptée aux menaces de l’époque contre le journal.

Un an après les tueries de janvier, des questions demeurent sur l’arsenal dont disposaient les jihadistes, connus pour leur radicalisation, et leur surveillance dans les mois précédant les attaques.

Le placement sur écoute des frères Kouachi avait été abandonné faute de résultats. Quant à Amédy Coulibaly, il était surtout considéré comme un délinquant de droit commun.

‘Oui, on est passé à côté’

« Oui, on est passé à côté », avait admis l’an dernier, sous couvert de l’anonymat, un membre de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Les attentats de janvier 2015 avaient fait 17 morts: outre les morts de Charlie Hebdo et du supermarché casher, une policière avait été abattue par Coulibaly le 8 janvier à Montrouge, au sud de Paris.

Une plaque à sa mémoire doit être dévoilée sur place samedi, de nouveau en présence du chef de l’Etat.

Un an jour pour jour après l’attaque de Charlie Hebdo, François Hollande présentera jeudi ses voeux aux forces de sécurité, mobilisées pour la sécurisation des lieux publics et des sites sensibles.

Les commémorations doivent culminer dimanche sur la place de la République, au coeur de Paris, avec un rassemblement dédié aux morts de janvier mais aussi aux 130 tués dans les attaques du 13 novembre, les pires de l’histoire de France.

Un chêne de 10 mètres de haut, « arbre du souvenir », sera planté au milieu de la place, devenue le haut lieu des hommages à toutes les victimes.

Le chanteur Johnny Hallyday interprétera une chanson « Un dimanche de janvier » pour rappeler la mobilisation de près de 4 millions de Français le 11 janvier 2015 lors de marches contre le terrorisme.

La présence ce jour là à Paris d’une cinquantaine de dirigeants du monde entier avait contribué à faire de la ville « la capitale du monde », selon les mots de François Hollande.

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